Matignon, Assemblée, NFP… La semaine qui va (un peu) clarifier la nouvelle ère politique
POLITIQUE – Dissiper le brouillard. Une semaine après le second tour des élections législatives et une semaine de flottement à tous les niveaux, la nouvelle donne politique inédite née des urnes promet de s’éclaircir quelque peu dans les jours à venir.
Certes, la nomination d’un nouveau Premier ministre qui pourrait compter sur une majorité stable au Palais Bourbon n’est pas pour tout de suite : Emmanuel Macron espère une coalition républicaine très hypothétique et refuse pour l’instant de se tourner vers le Nouveau Front populaire qui, lui, s’embourbe dans ses tractations pour Matignon.
Il n’empêche. La première réunion des nouveaux députés dans l’hémicycle pourrait entraîner plusieurs mouvements politiques de taille. Dans tous les cas, l’élection du président ou de la présidente de l’Assemblée nationale livreront des enseignements majeurs dans cette période pleine d’inconnues.
Le rideau se lève à l’Assemblée
Direction le Palais Bourbon, donc. Les députés vont se retrouver jeudi 18 juillet,pour leur rentrée et l’élection du nouveau titulaire du perchoir. Pour être l’heureux élu, un prétendant doit récolter la majorité absolue des voix (289) au premier ou au second tour. Si ce n’est pas le cas, un troisième tour est organisé à la majorité relative.
Vu les forces en présence et la fragmentation de l’hémicycle, tout indique que cette dernière option est la plus probable. C’est là que les comportements de chaque groupe politique pourraient être structurants pour la suite. Chaque camp va devoir effectivement se positionner en fonction des proximités politiques ou des intérêts individuels.
Plus nombreux que les autres, le Nouveau Front populaire va-t-il placer son candidat ? Avec ou sans le soutien d’élus d’autres bords ? La droite va-t-elle s’entendre avec la Macronie pour permettre à Yaël Braun-Pivet de retrouver son fauteuil ? Le camp présidentiel restera-t-il uni ? Un candidat consensuel finira-t-il par s’imposer grâce aux votes « barrage » ?
Ce scrutin, comme ceux des postes clés (questures, présidences de commission…), permettra de répondre à ces questions et de dessiner éventuellement les contours des coalitions gouvernementales envisageables dans la durée. Il doit également pousser chaque chapelle à se positionner dans la majorité ou dans l’opposition, afin de profiter – notamment – des postes dévolus aux différents camps. Selon le règlement de l’Assemblée, la présidence de la commission des Finances doit par exemple revenir au premier groupe d’opposition.
Attal démissionnaire, fumée blanche au NFP ?
En attendant le lever de rideau (et de brouillard) au Palais Bourbon, la donne devrait également changer à Matignon. Selon les informations de plusieurs médias, dont La Tribune Dimanche, Emmanuel Macron va accepter la démission de Gabriel Attal mardi 16 juillet.
Concrètement, le gouvernement va perdre l’essentiel de son pouvoir et restera en place uniquement pour « expédier les affaires courantes. » Une subtilité qui permettra au Premier ministre (par ailleurs nouveau chef des députés macroniste) et aux 17 membres de l’exécutif élus à l’Assemblée nationale le 7 juillet dernier de participer aux votes cruciaux au Palais Bourbon.
Autre précision de taille : un gouvernement démissionnaire ne peut pas être renversé par une motion de censure. Ce qui aurait pu être le cas pour un gouvernement en configuration classique dès la fin de semaine, avec l’ouverture des débats à l’Assemblée.
Enfin, c’est également cette semaine que certains, à gauche, espèrent trouver le profil parfait pour Matignon. Après deux jours de valses-hésitations autour de la présidente de La Réunion Huguette Bello, et le renoncement de cette dernière faute de consensus, le Nouveau Front populaire repart à zéro. Qu’importe. Olivier Faure, patron des socialistes et candidat pour devenir Premier ministre, a évoqué, samedi dans les colonnes du Parisien, la date du 18 juillet pour se décider. Un temps à sortir de la brume.
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