Politique

Moscovici enclenche un « compte à rebours » sur le budget et met la pression sur Lecornu

POLITIQUE – Alors que le nouveau Premier ministre a battu un record ce vendredi 26 septembre en devenant le locataire de Matignon qui a déjà passé le plus de temps sans gouvernement, Sébastien Lecornu est plus que jamais pressé d’agir par le Premier président de la Cour des comptes.

Invité de franceinfo ce vendredi matin, Pierre Moscovici a exprimé ses inquiétudes pour le projet de budget 2026. Raison pour laquelle il a rappelé les échéances à venir liées au projet de loi de finances (PLF) en évoquant « un compte à rebours » déjà proche de son terme.

« Il y a un compte à rebours. Nous sommes aujourd’hui le 26 septembre et il faut, pour respecter les droits du Parlement à délibérer sur le projet de loi de finances, que celui-ci soit déposé devant le Parlement le 15 octobre et (…) que nous l’ayons autour du 1er octobre » au Haut conseil des finances publiques (HCFP), a déclaré Pierre Moscovici.

Un coup de pression logique puisqu’en plus de son statut de Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici préside le HCFP, organisme indépendant placé auprès de la Cour des comptes et chargé, comme le Conseil d’État, d’examiner le PLF avant sa présentation au Conseil des ministres et à l’Assemblée nationale. Mais en l’absence de gouvernement composé par le remplaçant de François Bayrou à Matignon, le temps presse.

Sébastien Lecornu « sait ce qu’il fait »

« On peut avoir peut-être encore un tout petit délai pour se prononcer » mais « dans 17 jours à peu près, il doit y avoir un PLF qui est déposé devant le Parlement », a-t-il insisté. « Cela peut être aussi un projet qui n’est pas complètement achevé, un projet qui peut être soumis à discussion, qui peut ensuite être amendé. »

Selon le site internet du gouvernement consacré au budget, le PLF 2026 doit être présenté au Conseil des ministres « avant le premier mardi d’octobre », c’est-à-dire le 7, et déposé à l’Assemblée nationale « au plus tard le 13 octobre » pour que le Parlement dispose des 70 jours prévus par la Constitution pour en débattre.

Néanmoins, Pierre Moscovici s’est montré rassurant, malgré l’absence de gouvernement et la grande discrétion de Sébastien Lecornu sur ses consultations actuelles afin de bâtir un budget de compromis. « Il est prudent, pondéré, travailleur, c’est quelqu’un qui connaît ses dossiers, qui n’avance jamais au hasard, et donc il sait ce qu’il fait », a-t-il estimé au micro de franceinfo.

L’étude du PLF 2026 sera l’une des dernières grandes missions de Pierre Moscovici à la tête de la Cour des comptes. Comme annoncé le 18 septembre, il quittera son poste en fin d’année 2025, plusieurs mois avant la fin de son mandat prévue en septembre 2026. Et ambitionne pour la suite de rejoindre la Cour des comptes européenne à Luxembourg.