Politique

« On ne peut pas nous accuser de hold-up », estime le porte-parole LR à l’Assemblée

POLITIQUE – Les derniers peuvent-ils vraiment devenir les premiers ? C’est un groupe de députés Les républicains réduit qui se retrouve les 11, 12 et 13 septembre à Aix-les-Bains pour les journées parlementaires de la « Droite républicaine ». Mais malgré les sièges perdus aux législatives et le psychodrame provoqué par l’alliance du président du parti Éric Ciotti avec le RN et contre ses ouailles, le porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale Vincent Jeanbrun affiche sa bonne humeur.

Depuis le train qui l’emmène en Savoie, le député du Val-de-Marne loue la solidité de son groupe politique. La nomination de Michel Barnier comme Premier ministre a remis au centre du jeu sa famille politique, et le nouveau chef du gouvernement a été invité aux journées parlementaires. À cette occasion, une participation au gouvernement, écartée dans un premier temps par le chef de file du groupe Laurent Wauquiez, a eu désormais le feu vert des parlementaires LR.

Comment précisémment ? Cette question, tout comme celle de l’attitude à adopter à l’Assemblée nationale, seront au programme des échanges du week-end. Tout sera décidé en fonction du discours de politique générale du nouveau chef du gouvernement, rappelle Vincent Jeanbrun. Mais les voyants clignotent plutôt vert pour l’instant. Entretien.

Comment abordez-vous cette rentrée après la séquence politique que l’on vient de vivre ?

Vincent Jeanbrun : C’est une rentrée formidable. D’abord, parce qu’il y a dans le groupe « Droite républicaine » une très grande cohésion autour de la ligne décidée en juillet dernier. Ensuite, nous avons la chance d’avoir un président de groupe qui fait un sans-faute : sur le leadership, dans sa capacité à tenir les lignes et à négocier avec le président de la République et les autres forces à l’Assemblée, et surtout, un sans-faute en termes de démocratie interne au groupe.

Vous avez récolté moins de 6 % des suffrages aux législatives et le Premier ministre est malgré tout issu de vos rangs. Les Républicains ont-ils fait le hold-up du siècle ?

La droite républicaine, par sa volonté de rester dans une logique de construction, a été un élément charnière pour débloquer la situation. Quant au mot « hold-up »… Si le Parti socialiste n’avait pas rejeté la candidature de monsieur Cazeneuve, il serait Premier ministre aujourd’hui. On ne peut pas nous accuser de hold-up quand c’est la gauche elle-même qui a refusé la proposition du président de la République. Lui a acté qu’il n’y avait pas de majorité pour éviter la censure à gauche, donc il est repassé sur la droite.

Comment se voit votre groupe dans l’hémicycle ? Être dans l’opposition avec Michel Barnier comme Premier ministre semble difficile, serez-vous le groupe pivot pour la Macronie ?

Nous sommes la formation politique charnière par nature. Pour le reste, c’est le discours de politique générale qui nous le dira. Notre ligne reste le pacte législatif (présenté comme un prérequis à tout travail commun par les dirigeants LR à la Macronie, ndlr). Il comporte des lignes rouges : pas d’augmentation d’impôts et pas de ministres issus de La France Insoumise. Si ces deux lignes devaient être franchies, la censure serait immédiate. Mais si elles sont respectées et si nous retrouvons les propositions qui sont les nôtres, sur les enjeux de sécurité, d’accès aux services publiques et surtout le travail remis au cœur de la politique publique et du pacte social, évidemment nous avons vocation à travailler avec le gouvernement. Voire à en faire partie.

Votre parti a rompu avec Éric Ciotti à cause de son alliance avec l’extrême droite. Michel Barnier a été nommé à Matignon grâce à la promesse du RN de ne pas le censurer dans l’immédiat. Comment ce paradoxe a-t-il été vécu dans votre groupe ?

Nous n’avons pas du tout cette analyse. Si monsieur Cazeneuve avait été nommé à Matignon, nous aurions eu un Premier ministre socialiste (Bernard Cazeneuve a quitté le PS en 2022, ndlr), issu d’une petite formation à l’Assemblée et à la tête d’une coalition, le NFP. C’est la même chose avec Michel Barnier : il est issu d’une famille politique qui est la droite républicaine, avec une petite formation à l’Assemblée et un grand courant avec un tissu d’élus locaux. Ce n’est pas une coalition issue des législatives, mais nous sommes malgré tout dans une logique de coalition.

Comment le groupe envisage-t-il les débats sur le budget ?

Cela va être une épreuve de vérité. Si, comme nous l’espérons, les éléments clés du pacte législatif se retrouvent dans le budget alors nous le soutiendrons. Monsieur Barnier arrive avec sa philosophie de négociateur (il est notamment l’architecte de l’accord du Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni, ndlr). Je pense qu’il fera travailler tous les groupes politiques en amont, avec comme base la feuille de route du gouvernement pour y intégrer les propositions et amendements. La version du gouvernement aura ainsi été travaillée avec les élus et s’il y a 49.3, le texte conservé aura au moins intégré le travail parlementaire. C’est une question de méthode et de style.

Michel Barnier a déclaré ce 11 septembre depuis les journées parlementaires Horizons à Reims qu’il y aurait un gouvernement « la semaine prochaine ». Laurent Wauquiez devrait-il en faire partie ?

C’est à lui de le dire.

Et vous ?

La question, c’est avant tout comment je peux être utile, au Premier ministre et à ma famille politique. Si untel ou untel pense qu’il peut être utile et qu’on lui propose quelque chose, il ne peut pas dire non.

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