Politique

Participation en hausse à la mi-journée, du jamais vu depuis 1981

POLITIQUE – La barre des 20 % est franchie. Le ministère de l’Intérieur a précisé que la participation au premier tour des élections législatives a atteint 25,9 % à 12 heures. C’est nettement plus que lors des européennes du 9 juin (19,8 %).

C’est aussi beaucoup plus que lors des dernières élections législatives de juin 2022, la mobilisation à 12h au premier tour était de 18,43 %, un chiffre en baisse par rapport à 2017. L’abstention avait alors été la gagnante de ce premier tour, avec un nouveau record (52,49 %) sous la Ve République et le retour des interrogations sur le désintérêt des Français pour le paysage politique.

Deux ans plus tard, le contexte est tout autre. Le 9 juin, les élections européennes ont davantage mobilisé avec 51,49 % de suffrages exprimés selon les résultats définitifs et une participation en hausse dès la mi-journée. L’extrême droite est sortie vainqueur de ce scrutin européen, poussant Emmanuel Macron à prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale dans la soirée.

Un record de participation vieux de 40 ans

Comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous, ces 25,9 % sont même un record au 21e siècle, puisqu’il faut remonter à 1981 (27,6 %) pour voir un niveau de participation supérieur à la mi-journée d’un premier tour des législatives.

Les cinq départements de l’Hexagone où l’on a voté le plus sont l’Aveyron (34,4 %), les Bouches-du-Rhône (33,7 %), le Gers (33,6 %), la Dordogne (32,9 %) et les Hautes-Alpes (32,7 %). À l’autre bout du classement figurent la Seine-Saint-Denis (17,9 %), le Val-de-Marne (18,3 %), les Hauts-de-Seine (18,5 %), la Seine-et-Marne (19,6 %) et le Val-d’Oise (20,3 %).

Plus de participation donc plus de triangulaires

Entre le 10 et le 27 juin, le ministère de l’Intérieur a enregistré près de 3 millions de procurations, le double du nombre enregistré au dernier scrutin législatif de 2022. De quoi laisser présager une participation finale en nette hausse, en dépit du délai très court de ces élections anticipées et de la période estivale. Dans un sondage publié en milieu de semaine, l’Ifop l’estimait à 66 %, un chiffre jamais atteint depuis le début des années 2000 dans une élection législative.

De la participation dépendra le nombre d’élus au premier tour. Car il ne suffit pas d’obtenir plus de 50 % des suffrages exprimés pour l’emporter. Il faut aussi obtenir un nombre de voix au moins équivalent à 25 % des inscrits. Les experts électoraux ont projeté des dizaines d’élus dès le premier tour, certains allant même jusqu’à évoquer la barre de 100.

La participation du 1er tour jouera aussi un rôle sur la configuration du second tour. Si aucun candidat n’est élu ce dimanche, les deux premiers seront qualifiés. Les autres candidats qui auront réalisé un score supérieur à 12,5 % des inscrits pourront également se maintenir. Il n’y en avait eu que 8 en 2022, un score qui va mécaniquement augmenter cette année puisqu’avec 63 % de participation, il faut 19,8 % des voix pour se maintenir. Brice Teinturier, directeur général d’Ipsos avance un chiffre maximal de 250, ce dimanche matin dans Le Parisien. Le record a été vu lors de la dissolution de 1997 avec 79 triangulaires.

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