« Pas à vendre » : Macron répond à Trump qui convoite le Groenland
INTERNATIONAL – Droit de réponse. Emmanuel Macron a ouvert ce lundi 9 juin à Nice la conférence de l’ONU sur les océans. L’occasion pour le président de la République de marteler que le Groenland, où il doit se rendre en fin de semaine, n’est « pas à vendre ». Une réponse directe à Donald Trump.
« Les abysses ne sont pas à vendre, et pas plus que le Groenland n’est à vendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre », a ainsi lancé le chef de l’État français alors que le territoire, riche en ressources naturelles, est convoité par Donald Trump qui multiplie les annonces tonitruantes sur le sujet depuis des mois.
En avril, l’administration Trump envisageait même de proposer à chaque habitant du territoire danois un chèque annuel de 10 000 dollars, afin de convaincre la population de passer sous giron américain.
60 ratifications
Emmanuel Macron en a également appelé à la mobilisation internationale alors que l’océan « est en ébullition » et que « la terre se réchauffe ». « La première réponse, c’est donc le multilatéralisme », a déclaré le président. « Le climat comme la biodiversité, ce n’est pas une question d’opinion, c’est une question de faits scientifiquement établis », a-t-il aussi insisté.
Dans la foulée, Emmanuel Macron s’est félicité de la prochaine mise en vigueur du traité sur la haute mer, en annonçant de nouveaux engagements de pays pour atteindre au moins 60 ratifications. « À la cinquantaine de ratifications déjà déposées ici même ces dernières heures, quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre », a déclaré Emmanuel Macron. « Ce qui fait que l’accord politique est obtenu, qui nous permet de dire que ce traité sur la haute mer sera bien mis en œuvre. C’est donc gagné », a-t-il ajouté, sans préciser de calendrier.
Le traité, signé en 2023, entrera en vigueur 120 jours après la 60e ratification. La France souhaitait initialement obtenir ces 60 ratifications d’ici la conférence de Nice.
Par ailleurs, Emmanuel Macron, qui a renouvelé son appel à un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins, a été rejoint par le secrétaire général de l’Onu, Antonio Gutteres, dans ses appels au respect du droit international. « Les grands fonds ne peuvent pas devenir un Far West », a lancé ce dernier, alors que Donald Trump prévoit de lancer unilatéralement l’exploitation des galets de nickel ou autres métaux critiques dans les eaux internationales du Pacifique.