Politique

« Pas de catalogage des journalistes » : l’Arcom tempère en pleine fronde des médias Bolloré

POLITIQUE – L’empire contre-attaque. Depuis que le Conseil d’État a demandé, mardi 13 février, à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, de durcir son contrôle concernant le pluralisme de l’information en visant notamment Cnews, les médias détenus par Vincent Bolloré font feu de tout bois.

Après d’innombrables sujets et débats orientés sur la chaîne d’informations ou la radio Europe 1, Le Journal du Dimanche consacre une bonne part de son édition du 18 février au sujet. Avec un titre éloquent en Une : « Pourquoi ils veulent mettre fin à la liberté d’expression ».

À l’intérieur, on peut notamment lire une interview de Laurent Wauquiez qui dénonce les « interprétations très idéologiques du droit » par les institutions garantes du respect de la Constitution française. Un portrait acide de Christophe Deloire, le patron de l’ONG Reporters sans frontières – à l’origine du recours devant le Conseil d’État – rebaptisé pour l’occasion « Reporter avec frontières. »

Ou un papier censé démontrer, en contrepoint, la partialité de la radio publique France Inter, souvent accusée de favoriser les idées de gauche. Le tout, entre autres chroniques ou analyses de Christine Kelly et Mathieu Bock-Côté, deux personnalités par ailleurs très présentes sur Cnews.

« Les médias ont des obligations à respecter, qui sont la contrepartie de l’autorisation à diffuser »

Dans ce contexte, la gauche fustige « une entreprise de désinformation et de propagande au service de Bolloré » tandis que l’Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) s’attache à calmer le jeu.

Dans un entretien publié dans les colonnes de La Tribune dimanche, ce 18 février, l’hebdomadaire qui s’est lancé pour concurrencer Le JDD version Geoffroy Lejeune, le président de l’instance tempère la tempête médiatique : «  il ne nous est pas demandé de comptabiliser chacun des intervenants. Il n’y aura pas de catalogage des journalistes et invités ».

Roch-Olivier Maistre rappelle cependant que « les médias ont des obligations à respecter, qui sont la contrepartie de l’autorisation à diffuser leurs programmes sur des fréquences qui appartiennent au domaine public de l’État et qui leur sont attribuées gratuitement ». Parmi ces obligations, figure le pluralisme des idées.

Or, « la décision du Conseil d’État (…) indique que le pluralisme de l’information ne se résume pas au seul pluralisme politique, c’est-à-dire au temps de parole des personnalités politiques, mais qu’il faut désormais l’apprécier en prenant en compte l’ensemble des participants », souligne-t-il encore, c’est-à-dire des « chroniqueurs, animateurs et invités ». Des règles qui s’appliquent à tous « et pas seulement CNews » et qui seront appréciées globalement, « sur l’ensemble des programmes diffusés ».

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