Philippe s’en prend à Wauquiez, « Trumpiste au petit pied » adepte du « n’importe quoi populiste »
POLITIQUE – Quelques torpilles tirées depuis le Vieux-Port. Édouard Philippe s’est exprimé à Marseille ce samedi 17 mai pour le troisième congrès régional de son parti Horizons, les yeux toujours rivés vers 2027. Le candidat déclaré à la présidentielle a notamment développé sa vision sur les questions de justice, en s’attachant à mettre à distance les gardiens de la « pureté de la droite » dont le chef sera connu demain, à l’issue du congrès Les Républicains.
Laurent Wauquiez, notamment, en a pris pour son grade. Brossant les contours du projet qu’il souhaite présenter aux Français (réforme de la procédure pénale, de la justice civile, possible suppression du juge d’application des peines), le maire du Havre a notamment fustigé le « n’importe quoi populiste » du concurrent de Bruno Retailleau pour la présidence LR.
« Les Français ne sont pas dupes de ceux qui font du trumpisme aux petits pieds en rêvant de ressusciter le bagne du comte de Monte Cristo à Saint-Pierre-et-Miquelon », a-t-il notamment fustigé dans une allusion transparente – bien qu’il n’ait pas cité le nom du député de Haute-Loire. Et d’ajouter : « Les Français veulent du sérieux et des actes, pas du n’importe quoi populiste qui commence en farce et se termine en tragédie. »
« Pas là pour défendre la pureté de la droite française »
Quelques secondes plus tôt, c’est Bruno Retailleau que l’ancien Premier ministre semblait critiquer en creux, en appelant à préserver l’état de droit contre « ceux qui en font le bouc émissaire commode de leur impuissance. » Cet état de droit, que le ministre de l’Intérieur remettait en cause à son arrivée place Beauvau. Pas de jaloux ?
Édouard Philippe s’est épanché, à la fin de son discours, sur sa propre identité politique, en réponse aux débats qui parcourent le parti Les Républicains, alors qu’il est devenu au fil des jours l’invité surprise de leur congrès.
Laurent Wauquiez a effectivement fait de la possible entente entre Bruno Retailleau et le maire du Havre un argument de campagne, accusant son rival de prendre le risque d’une dilution de la droite dans le macronisme. Une offensive qui a poussé le ministre de l’Intérieur à prendre ses distances publiquement avec l’ancien chef du gouvernement, après une période de bienveillance cordiale.
« J’entends ceux qui se demandent si mon programme sera un vrai programme de droite. S’il sera assez populaire. (…) J’entends parler de tickets écrits d’avance, de sondages dont on sait ce qu’ils valent, de combinaisons savantes imaginées par des commentateurs. (…) Tout cela me laisse assez indifférent », a ainsi soufflé Edouard Philippe, en assumant son parcours politique, d’étudiant fan du socialiste Michel Rocard à Premier ministre d’Emmanuel Macron en passant par membre fondateur de l’UMP époque Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.
« Je ne suis pas là pour défendre la pureté de la droite française, je suis là pour défendre la France », a-t-il encore martelé, en dessinant le volet programmatique « massif » qu’il promet concernant les enjeux de justice. Pour pallier un système judiciaire qu’il estime « pas à la hauteur » de la nouvelle violence dans la société. De droite, tout de même.
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