Politique

Plus de diagnostics que d’actions, le plan Barnier sur le changement climatique dévoilé

CLIMAT – Un texte très attendu. Lors d’un déplacement dans le Rhône, ce vendredi 25 octobre, le Premier ministre Michel Barnier et la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, ont dévoilé un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc). Le texte, comportant une cinquantaine de mesures concrètes, doit permettre de protéger les Français des conséquences d’un réchauffement à +4 °C d’ici à la fin du siècle, par rapport à l’époque pré-industrielle. Il ressemble en réalité à une liste d’études à mener.

Le précédent plan, établi pour la période 2018-2022, avait été pensé pour un réchauffement de 1,5 à 2 °C d’ici 2100. Mais au vu des dernières évolutions de la trajectoire climatique, l’ex-ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait annoncé que le prochain Pnacc se baserait sur un scénario de réchauffement à +4°C. Si le chiffre est impressionnant, il n’est pour le moins pas exagéré ou pessimiste, et correspond à un monde où les États respectent leurs engagements actuels, sans pour autant les renforcer.

« Ce réchauffement va concerner toutes les régions de France : selon les études dont nous disposons, Marseille aura le climat de Séville et Lille aura le climat de Bilbao », a prévenu Michel Barnier lors d’une conférence de presse ce vendredi. « Ce réchauffement aura des conséquences très concrètes. Un degré et demi de plus ça change tout », a-t-il ajouté, évoquant « des vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses, des précipitations et des sécheresses extrêmes, et l’intensification des cyclones en Outre-mer ».

L’enjeu de protéger la population est d’autant plus prégnant que les dernières semaines ont été marquées par des inondations importantes en France, et que la présentation du plan accuse près d’un an de retard. Ce dernier devait initialement être dévoilé fin 2023 mais sa présentation avait été décalée à mars, puis à début juin… Et finalement annulée en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Une série d’analyses à mener, dans plusieurs secteurs

La feuille stratégique comporte cinquante et une « mesures concrètes », dont quatorze mesures principales au sujet du logement, des transports, de l’agriculture ou encore des entreprises. Parmi ces mesures, la majorité ne sont pas des actions d’adaptation à proprement parler, mais des analyses à mener.

Le gouvernement souhaite par exemple dresser une carte nationale d’exposition aux risques naturels (inondations, incendies de forêt, submersions, cyclones…), réaliser des études sur l’approvisionnement en eau potable (notamment en Outre-mer), ou encore étudier la vulnérabilité de sites patrimoniaux (comme la Tour Eiffel ou le Mont Saint-Michel). Autres analyses à mener : les exploitations agricoles devront être diagnostiquées en fonction de leur résilience face au changement climatique. Le réseau de transport doit également poursuivre ses études pour clarifier à quel point il est en mesure d’affronter les conséquences d’un réchauffement à +4 °C.

Parmi les mesures annoncées figurent également des actions plus concrètes : le renforcement de la protection des salariés lors des vagues de chaleur, le maintien du prix des assurances malgré l’augmentation des risques ou encore la prise en compte du confort d’été lors des rénovations des logements. Enfin, le plan comporte un renforcement du fonds Barnier à hauteur de 75 millions d’euros, pour atteindre 300 millions au total. Ce fonds public aide les collectivités locales, les petites entreprises et les particuliers à financer des travaux pour rendre les bâtiments moins vulnérables aux catastrophes naturelles.

Le plan annoncé ce vendredi n’est pas figé et continuera d’évoluer grâce aux retours des Français. Une consultation ouverte au public, accessible sur le site « consultation-pnacc.ecologie.gouv.fr » pendant deux mois à partir du 25 octobre, doit permettre de recueillir les avis des citoyens sur 20 questions liées aux grandes orientations de l’adaptation, afin d’enrichir et finaliser le document.

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