Politique

« Posture sans intérêt » : Beaune répond au macroniste qui veut supprimer son instance

POLITIQUE – Le Haut-Commissariat au Plan menacé de disparition. Alors que se poursuit en commission l’examen de nouveaux amendements sur le projet de budget 2026, les députés se sont mis d’accord samedi 8 novembre pour supprimer l’instance dirigée par l’ancien ministre Clément Beaune. Lequel dénonce auprès du HuffPost « des postures sans grand intérêt », alors que l’amendement a été déposé par… des membres de son ancien groupe parlementaire, dont l’ancien ministre Kasbarian.

Sur X, Guillaume Kasbarian a revendiqué la paternité de l’amendement. Connu pour ses positions polémiques – de la loi anti-squatteurs à son soutien à Elon Musk et Javier Milei – celui qui est redevenu député d’Eure-et-Loir s’est félicité d’avoir fait « économiser 10 millions d’euros d’impôts » grâce à cet amendement cosigné par plusieurs membres du parti présidentiel comme Sylvain Maillard ou Olivia Grégoire.

Les députés EPR jugent les missions du Haut-commissariat « redondantes avec celles des ministères et des autres institutions indépendantes. » « Dans chacune des administrations, il existe des fonctionnaires qui travaillent à de la prospective et je crains que le maintien du Haut-Commissariat déresponsabilise chacun des ministères », a plaidé Guillaume Kasbarian en commission. Prenant auparavant soin de préciser que « cette suppression est proposée indépendamment du respect, de l’estime et je dirai même de l’affection que je peux avoir pour le Haut-Commissaire. »

Non réciproque, visiblement. Contacté par nos soins après le vote de cet amendement, Clément Beaune réplique en rappelant qu’« à la demande du Parlement, le Haut-commissariat au Plan a déjà été fusionné avec France Stratégie, au mois de mai. » « Sa production a considérablement augmenté tout en réalisant des économies de 15 % dès cette année », ajoute le Haut-commissaire à la stratégie et au plan. Et de conclure sèchement : « Le reste, ce sont des postures personnelles sans grand intérêt. Nous faisons confiance à la suite du travail parlementaire. »

Longtemps considéré comme un représentant de « l’aile gauche » de la macronie, Clément Beaune a pris ses distances avec la vie politique et le parti présidentiel, dont il déplore la « droitisation ». Cela ne l’a pas empêché de prendre la place de François Bayrou à la tête du Haut-Commissariat au plan et de faire part de ses ambitions pour représenter son camp aux municipales à Paris. En vain, puisque Renaissance a officiellement tranché pour le candidat Horizons Pierre-Yves Bournazel. Ce qui n’empêche pas certains, dont Sylvain Maillard, de s’afficher avec la candidate LR Rachida Dati. Le groupe vit bien, l’ex-groupe aussi.