Pour Hollande, il y a plus grave que le recadrage du ministre de l’Économie par Barnier
POLITIQUE – Un Premier ministre ne devrait pas faire ça. L’ancien président de la République François Hollande a réagi, ce mercredi 25 septembre, aux débuts difficiles du gouvernement de Michel Barnier. Il a notamment estimé que l’attitude du nouvel homme fort de l’exécutif est un « aveu » de sa dépendance au Rassemblement national.
Interrogé sur franceinfo, le député socialiste de Corrèze a expliqué qu’à ses yeux, le recadrage d’Antoine Armand (ministre de l’Économie qui s’est fait taper sur les doigts par Michel Barnier) n’est pas forcément le plus significatif dans cette période. « Des recadrages, il peut y en avoir », a-t-il soufflé, mais « ce qui est grave dans cette affaire, c’est qu’il (le Premier ministre) ait appelé madame Le Pen. »
Pour rappel, le nouveau locataire de Bercy a estimé que le Rassemblement national ne fait pas partie de « l’arc républicain », lundi matin. Il a immédiatement essuyé les critiques du Rassemblement national, avant d’être houspillé par Michel Barnier qui, lui, a contacté la cheffe de file des députés lepéniste pour la rassurer.
« Pas besoin d’aller demander pardon »
Une attitude qui « révèle ce que l’on sait déjà », selon François Hollande. À savoir : « le gouvernement de monsieur Barnier dépend de madame Le Pen. C’est elle qui a fait en sorte d’intervenir auprès du président de la République pour donner un quitus à monsieur Barnier. Et c’est madame Le Pen qui fixe la règle. »
« Vous pouvez faire ce que vous avez à faire pour fixer une discipline dans le gouvernement sans qu’il soit besoin d’aller demander pardon, c’est de ça dont il s’agit », a encore ajouté l’ancien locataire de l’Élysée, à l’unisson de la gauche, ulcérée par le coup de fil du chef du gouvernement à la dirigeante d’extrême droite.
Et ils ne sont pas les seuls. L’épisode du « recadrage » a suscité plusieurs réactions au sein du camp présidentiel, souvent tendance aile gauche. « Je comprends ce qu’il dit. Nous sommes nombreux à le penser », a par exemple affirmé le député Ludovic Mendès, l’AFP, en soutenant son ancien collègue Antoine Armand.
Comme lui, les députés Éric Bothorel, Stella Dupont ou David Amiel ont pris la défense du jeune ministre de 33 ans sur les réseaux sociaux. « On ne négocie pas son programme avec le RN », a par exemple intimé ce dernier.
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