Pour répondre à Sandrine Rousseau, Marine Tondelier sort les chiffres
POLITIQUE – Derrière l’unanimité de la reconduction de Marine Tondelier, des désaccords internes plus profonds ? La députée de Paris Sandrine Rousseau n’aime rien tant que distiller des punchlines assassines ici ou là dans la presse pour dire tout le mal qu’elle pense de ses adversaires internes. La dernière a en avoir fait les frais n’est autre que la patronne de son parti.
« Ok, Marine a une hype, elle s’en sort bien. Mais quelle est notre ligne politique et comment on la défend ? Nous sommes en train de devenir comme le parti Renaissance : centré autour d’une seule personne, sans projet », a-t-elle déclaré auprès du Figaro le 15 avril. En interne, son courant n’a réuni que 6 % des voix. Pas de quoi décourager l’élue écoféministe, qui compte s’imposer comme une opposante de taille face à la direction, confortablement réélue le 19 avril, avec 73 % des suffrages.
« En s’alliant avec tout le monde, Marine Tondelier s’est mise dans l’incapacité de parler de fond car elle perdrait forcément une partie de ses soutiens, attaquait aussi Sandrine Rousseau dans Libération vendredi. À la place, elle solidifie le groupe avec un adversaire de l’intérieur. Ça a longtemps été Yannick Jadot, maintenant, c’est moi. » Des flèches régulièrement décochées contre la numéro 1 des Écologistes, à qui elle reproche son hyperpersonnalisation du débat, son absence de colonne vertébrale idéologique et son verrouillage interne. Ce qui finit par lasser la principale concernée.
« Ça fait longtemps que je ne commente plus les provocations de Sandrine Rousseau », a répliqué Marine Tondelier ce 22 avril sur TF1, alors qu’elle demeurait jusque-là beaucoup plus prudente dans son expression. Désormais réélue, elle n’a plus rien à craindre de son opposante interne. « J’ai été très émue par le score. Je lisais partout que les militants n’en pouvaient plus de moi, que c’était la catastrophe, qu’il n’y avait plus de confiance chez les Verts. Cette confiance a été renouvelée comme jamais », se réjouit l’élue d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Tondelier balaye les critiques
Elle rappelle que « le record du monde du score d’une secrétaire nationale » a été celui de Cécile Duflot qui, en son temps, avait « fait 56 % ». « J’ai fait 73 % », poursuit Marine Tondelier, comme pour mieux souligner le plébiscite de sa réélection. « Je veux bien, encore une fois, qu’on m’explique que tout va mal, qu’il y ait des gens qui soient déçus, et en particulier Sandrine Rousseau, c’est possible, mais ça ne m’empêche pas de dormir », a finalement terminé celle qui a commencé sa carrière politique comme collaboratrice du groupe écolo au Sénat, puis qui a fait ses classes auprès de Cécile Duflot à l’Assemblée.
Malgré la claque des européennes (5,5 %, le pire score des Verts en trente ans), Marine Tondelier a réussi à s’imposer comme une patronne appréciée et populaire, et comme un rouage indispensable de l’union de la gauche. « Marine est un atout décisif. Depuis vingt-cinq ans, on n’a jamais eu quelqu’un qui a autant de notoriété et d’opinions positives », loue le député européen David Cormand dans Libé. Quand Yannick Jadot reconnaît, lui, « qu’elle fait le boulot, qu’elle est partout et qu’elle a redynamisé le parti ». Des soutiens importants, qui peinent à masquer le mécontentement et l’agitation de Sandrine Rousseau.
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