Politique

Pourquoi la CGT et la CFDT dénoncent des économies budgétaires « sexistes »

POLITIQUE – Une mise en garde dans la mise en garde. Alors que les organisations syndicales s’apprêtent à fortement se mobiliser dans la rue ce jeudi 18 septembre, plusieurs formations ont pris les devant pour dénoncer les coupes budgétaires « sexistes » envisagées par l’exécutif et appellent Matignon à y renoncer.

Dans une tribune publiée lundi 15 septembre dans Libération, les numéros un de la CFDT Marylise Léon et de la CGT Sophie Binet, des responsables de la FSU, de l’Unsa, mais aussi des associations comme le Planning familial, le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Osez le féminisme ! et Femmes Egalité fustigent des « réductions budgétaires [qui] ne sont pas neutres ».

« Elles sont souvent sexistes. Elles touchent plus fortement les femmes : dans leurs droits, dans leur travail, dans leur vie quotidienne. Elles creusent les inégalités et fragilisent la lutte contre les violences sexistes et sexuelles », déplore le texte.

« L’année blanche » dans le viseur

D’une part, « les métiers de la santé, de l’éducation, du social, du soin, de la culture sont massivement féminisés », et « fragilisés » de réforme en réforme, soulignent les auteures, intimant le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu à « renoncer à “l’année blanche” sur les salaires » et aux suppressions de postes dans la fonction publique envisagés par François Bayrou.

D’autres part, les femmes sont aussi les principales usagères des services publics, puisqu’elles « gèrent majoritairement l’organisation familiale et s’occupent des démarches administratives plus nombreuses, des soins, de l’accompagnement scolaire. (…) La disparition des maternités de proximité, le manque de places en crèche ou la réduction des structures de soin » pèsent donc « plus lourdement sur elles ».

« Le gel de la revalorisation des aides sociales, des minima sociaux, des revenus concernent majoritairement les femmes, notamment les mères isolées », poursuivent ces organisations, rappelant que « 94 % des familles monoparentales qui perçoivent le RSA ont des femmes à leur tête » et que les femmes représentent « 61 % des allocataires du minimum vieillesse » (Aspa).