Pourquoi Lecornu a choisi la santé pour son premier déplacement
POLITIQUE – Sébastien Lecornu se rend samedi 13 septembre à Mâcon, pour son premier déplacement en tant que Premier ministre consacré à la santé et à « la vie quotidienne » des Français, délaissant pendant quelques heures les concertations qu’il mène activement à Paris avant de former un gouvernement.
Quatre jours à peine après sa nomination, le nouveau et jeune (39 ans) locataire de Matignon va à la rencontre des Français, pour qui il reste encore un inconnu. Il échangera notamment avec des salariés d’un centre de santé de Saône-et-Loire dont le but est d’améliorer l’accès aux soins.
« Il a souhaité placer ce premier déplacement sous le signe de la vie quotidienne des Français et en particulier sur un enjeu majeur pour le pays : l’accès aux soins et la lutte contre les déserts médicaux », a indiqué son entourage, soulignant les « difficultés insupportables » rencontrées pour avoir accès à un professionnel de santé.
Sous l’action de son prédécesseur François Bayrou, le gouvernement avait mis en place un dispositif pour envoyer les médecins généralistes – volontaires et avec une compensation salariale – dans les zones les plus affectées par l’absence de médecins. Une cartographie des déserts médicaux avait permis d’identifier 151 zones en détresse sanitaire, parmi lesquels le sud-ouest, le centre, la Guyane et Mayotte.
« En dépit de ce qui a pu être déjà réalisé, cette réalité pèse sur leur vie quotidienne, elle est source d’angoisse pour eux et leurs proches », poursuit la même source. Le Premier ministre entend dans ce contexte « témoigner de la reconnaissance de la Nation à l’égard des personnels soignants » et « réaffirmer la volonté du gouvernement de faciliter l’accès aux soins ».
Lecornu en pleines concertations
Lui-même élu local de l’Eure, où il a été maire, président de département et sénateur, Sébastien Lecornu, fils d’une secrétaire médicale et d’un technicien de l’aéronautique avait assuré dès le soir de sa nomination « mesurer les attentes » de ses concitoyens et « les difficultés » qu’ils rencontraient.
Il s’agit aussi pour ce Premier ministre, présent dans tous les gouvernements depuis 2017 mais peu connu des Français, de convaincre l’opinion, autant que les forces politiques, du bien-fondé de sa méthode qu’il promet de « rupture » : trouver des terrains d’entente, en particulier sur le budget, permettant de gouverner sans majorité.
Il a d’abord réuni jeudi – pour la première fois depuis longtemps – les dirigeants des partis du « socle commun » existant depuis la dissolution, à savoir Renaissance, Horizons, MoDem et Les Républicains, afin qu’ils s’entendent sur quelques priorités communes. Avant les oppositions et à quelques jours d’une deuxième journée de manifestations, il a consulté les partenaires sociaux, recevant vendredi la CFDT et Medef, avant la CGT lundi.
Cultivant une parole sobre voire rare, Sébastien Lecornu ne s’exprimera qu’à l’issue de ces consultations « devant les Français », avant la traditionnelle déclaration de politique générale, devant le Parlement.



