Pourquoi toute la gauche se met à citer Einstein après la nomination de Lecornu
POLITIQUE – Aux grands maux, les bons mots ? L’équation ne se vérifie pas toujours. La nomination, ce mardi 9 septembre, de Sébastien Lecornu à Matignon, en remplacement de François Bayrou, a suscité une levée de boucliers à gauche.
En nommant, ce fidèle des fidèles, mettent en garde les socialistes et les insoumis, Emmanuel Macron prend le risque de se retrouver dans une même situation de blocage qu’avec Michel Barnier ou que le maire de Pau. Et pour appuyer leurs propos, les élus n’hésitent pas à invoquer le scientifique Albert Einstein.
Que vient faire le prix Nobel de physique dans cette galère ? Pour défendre leurs critiques du choix présidentiel, les élus s’appuient depuis mardi soir sur une citation attribuée au scientifique : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Autrement dit, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
De Boris Vallaud, président de groupe PS à l’Assemblée, sur RTL, en passant par Sarah Legrain députée LFI invitée de LCP, ou encore Alexis Corbière, ex-insoumis sur X, la petite phrase fait le tour des plateaux et des réseaux sociaux.
La démonstration a beau se vouloir pédagogique, la répétition ne fait pas force de loi. De par l’ampleur de ses travaux et son génie scientifique, Albert Einstein est le profil parfait pour lui attribuer de fausses citations. Et celle sur la folie ne fait vraisemblablement pas exception au doute.
Sur son site internet, l’association française pour l’information scientifique (AFIS) pointe qu’il n’y a pas de trace de cette citation dans un texte ou des écrits d’Albert Einstein.
Comme d’autres, l’AFIS, évoque une tout autre piste pour cette définition : « La première occurrence écrite de cette définition de la folie n’apparaît qu’en 1981 dans un texte de l’institution des Narcotiques Anonymes ». Et l’association de rappeler que la citation fut aussi reprise par un des personnages du livre Sudden Death, écrit en 1983 par Rita Mae Brown, une activiste lesbienne et ex-compagne de la tenniswoman Martina Navratilova. De quoi illustrer la certaine relativité des arguments politique qui se parent de références scientifiques.


