Politique

« Que préférez-vous ?! » : Vallaud appelle les macronistes « au sursaut moral » face au RN

POLITIQUE – Sursaut dans le vide ? Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale s’est adressé au « bloc central » (Renaissance, MoDem, Horizons) lors de son discours au Palais Bourbon ce mercredi 4 décembre, avant le vote des motions de censure visant à renverser le gouvernement de Michel Barnier.

Scellant le sort du Premier ministre, le député des Landes a exhorté les macronistes à négocier désormais avec le Nouveau Front populaire, après avoir choisi de gouverner ces trois derniers mois sous la menace et les injonctions du Rassemblement national. « Cette censure est un appel au sursaut moral, a-t-il notamment lancé, sous les applaudissements de la gauche, la majorité de compromis que vous avez voulu s’est transformée en un sinistre gouvernement de connivence avec l’extrême droite que vous subissez et qui désormais vous achève. »

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Pour lui, « le prix à payer » d’une telle stratégie tournée vers Marine Le Pen « est devenu beaucoup trop élevé à tout républicain authentique », après la ribambelle d’attentions et de gestes déployés par Michel Barnier à l’égard du parti à la flamme. Mardi soir encore, le chef du gouvernement s’invitait sur TF1 et France 2 pour implorer les lepénistes à ne pas joindre leurs voix à celles de la gauche.

« Que préférez-vous ? La laisse et le bâton du RN ? »

« Le choix qui est devant vous est désormais clair : préférez-vous négocier avec une gauche au pouvoir, que certains jugent imparfaite mais avec laquelle la plupart d’entre vous partagent l’essentiel du combat républicain, ou continuer de courber l’échine aux injonctions de Marine Le Pen ? », a encore asséné Boris Vallaud, en direction notamment de Gabriel Attal, le président du groupe EPR à l’Assemblée. Et d’ajouter : « Que préférez-vous ? La laisse et le bâton du Rassemblement national, ou la responsabilité républicaine, au prix de négociations parlementaires exigeantes ? »

Avant les discours de Boris Vallaud, ou de la présidente du groupe RN Marine Le Pen, le président (LFI) de la Commission des Finances à l’Assemblée Éric Coquerel avait lui aussi fustigé la stratégie de Michel Barnier et du « socle commun » ces dernières semaines. Le tout en visant Emmanuel Macron, et en pointant de nouveau sa responsabilité dans le « chaos qui est déjà là. »

Le président de la République « est un obstacle, et en rien une solution », a-t-il notamment lancé en défendant la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire, avant d’ajouter : « Aujourd’hui nous votons la censure de votre gouvernement mais, plus que tout, nous sonnons le glas d’un mandat : celui du président. »

En réponse à ces discours, l’ancien Premier ministre et chef du groupe macroniste à l’Assemblée Gabriel Attal a essayé de draguer les socialistes, en critiquant leur association avec les insoumis et leur chef. Il a notamment relevé que Jean-Luc Mélenchon, présent en tribune, avait écouté Marine Le Pen avant de quitter l’hémicycle pour le discours de Boris Vallaud. « Il la respecte plus que vous », a-t-il notamment fustigé.

Selon les dernières informations de presse, le chef de l’État devrait rapidement choisir le successeur de Michel Barnier. Les pistes qui seraient à l’étude (François Bayrou ou Sébastien Lecornu) tendent à montrer que l’heure de la négociation pour l’arrivée de la gauche à Matignon n’est pas pour tout de suite.

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