Roland Dumas, ancien avocat de François Mitterrand est mort à 101 ans
DÉCÈS – L’ancien ministre de François Mitterrand s’en est allé. À l’âge de 101 ans, l’ancien avocat français Roland Dumas, devenu ministre puis président du Conseil constitutionnel français entre 1995 et 2000 est décédé ce mercredi 3 juillet.
Dévoilée par Le Figaro et confirmée par Le Monde, l’annonce de la mort de ce proche de François Mitterrand intervient en pleine campagne des élections législatives. C’est en effet une perte de poids pour la politique française, marquée pendant plusieurs décennies de l’empreinte de ce proche de l’ancien président français François Mitterrand.
Ensemble, les deux hommes auront partagé de nombreux moments de la vie politique française, puisque c’est le président socialiste qui avait choisi de le nommer ministre délégué aux Affaires européennes en 1983. Fort d’une longue carrière de député socialiste, il avait ensuite été nommé porte-parole du gouvernement pour cinq petits mois, avant d’être choisi pour devenir le nouveau ministre des Relations extérieures.
Un regard sur l’international qui l’avait ensuite conduit à devenir le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, avant de retrouver son poste au quai d’Orsay pour quatre ans. Toujours sous le mandat de François Mitterrand. Toutefois, le poste qui marquera vraiment sa fin de carrière politique est celui de président du Conseil constitutionnel, poste qu’il occupa pendant cinq ans avant de retrouver son premier uniforme de travail : la robe d’avocat.
Après l’annonce de sa mort, c’est un autre avocat et ministre qui a souhaité lui rendre hommage ce mercredi. Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti souligne la disparition d’un « grand avocat » et « homme politique d’envergure » qui aura « marqué de son empreinte l’histoire de la Ve République ».
Marginalisé par les scandales
En tant qu’avocat, Roland Dumas aura surtout marqué les esprits pour avoir défendu le résistant communiste Georges Guingouin aux côtés d’un certain Robert Badinter. Sa carrière compte aussi la défense du journal satirique Le Canard enchaîné pendant plus d’une décennie (des années 1970, jusqu’en 1983).
Autre affaire judiciaire célèbre dans laquelle il eut un rôle à jouer : celle dite des « fuites », où il assista l’avocat Paul Baudet pour obtenir l’acquittement de Jean Mons, alors soupçonné d’avoir livré des secrets au Parti communiste français.
Son entrée en politique viendra finalement écourter sa carrière d’avocat, métier qu’il retrouvera après avoir été progressivement extirpé de la vie politique française. En cause ? La présence de son nom dans l’affaire Elf, qui finira d’ailleurs par avoir raison de son poste de président des Sages dont il démissionnera en février 2000.
Une fin de vie qui aura aussi été marquée par ses condamnations judiciaires avant d’obtenir une relaxe définitive pour l’affaire Elf en 2003. Le complotisme aura également joué un rôle important dans la fin de vie médiatique de Roland Dumas. Comme le rappelle Le Monde, c’est en 2010 sur France 3 que l’ancien ministre avait mis en doute les attentats du 11 septembre 2001. Quelques années plus tôt, ses positions controversées l’avaient également conduit à s’afficher avec Alain Soral, Dieudonné ou Bruno Gollnisch. De quoi finir de l’écarter de l’échiquier politique, notamment du Parti socialiste.
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