Salima Saa n’avait pas le même avis sur le ministère des droits des femmes en 2012
POLITIQUE – Les archives ont la peau dure. À peine arrivée à la tête du nouveau secrétariat d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa voit déjà d’anciennes prises de position émerger sur les réseaux sociaux. Et elles ne sont pas tout à fait en accord avec sa nouvelle prise de fonction au sein du gouvernement de Michel Barnier dévoilé ce samedi 21 septembre.
Celle qui succède à Aurore Bergé s’était en effet prononcée, il y a quatorze ans, en défaveur de la création d’un ministère des droits des femmes. Alors présidente de l’Acsé (Agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) et porte-parole adjointe de la campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012, elle avait déclaré, selon un article de Slate paru à l’époque : « On est à l’écoute des femmes plus que des militantes. Un ministère des droits des femmes, je trouve ça ridicule en 2012, pas moderne ! »
Un secrétariat d’État sous tutelle d’un ministre
Déterrée par des militantes féministes, parmi lesquelles l’adjointe à la mairie de Paris pour l’égalité femmes hommes Hélène Bidard, la petite phrase de Salima Saa n’est pas passée inaperçue. D’autant que même le secrétariat d’État à la tête duquel elle vient d’être nommée, au sein du très droitier gouvernement Barnier, semble poser question.
De fait, l’annonce du gouvernement montre une forme de rétrogradation de l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour la première fois depuis 2017, et contrairement au poste confié il y a sept ans à Marlène Schiappa, celui occupé par Salima Saa est placé non pas sous la tutelle directe du Premier Ministre, mais sous celle de Paul Christophe, nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les hommes et les femmes. Un homme, donc, ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents les militantes féministes.
L’arrivée de Salima Saa suscite d’autant plus la méfiance qu’ « aucune mention d’une éventuelle expérience ou d’un engagement » en faveur des droits des femmes ne figure sur son profil LinkedIn, précise Libération. « Les chantiers sont nombreux, on attend une feuille de route et des moyens ambitieux », rappelle sur X l’ex-députée Albane Gaillot.
Parmi eux, la relance de la mission parlementaire sur la soumission chimique, confiée en mars dernier à la députée du MoDem Sandrine Josso, et mise à l’arrêt depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin. Sur X, cette dernière a aussi fait part de son « inquiétude » quant à la place qu’occupera l’égalité femmes-hommes au sein du nouveau gouvernement.
« En plein procès de Mazan, c’est un recul ! », estime Sandrine Josso, par ailleurs porte-parole de l’association #MendorsPas. Pour l’heure, Salima Saa n’a pas encore précisé les dossiers prioritaires de son secrétariat d’État.
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