Séjourné lance un appel au RN et à LFI avant le débat sur l’Ukraine à l’Assemblée
POLITIQUE – Gare aux divisions. Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné appelle la classe politique à l’unité nationale sur le soutien à l’Ukraine alors qu’un débat, suivi d’un vote, doit être prochainement organisé au Parlement sur la question.
« Évitons de nous diviser sur ce sujet », lance ainsi le ministre des Affaires étrangères dans les colonnes du Monde ce samedi 2 mars, en visant les « oppositions du bloc pro-ukrainien », notamment le Rassemblement national et la France insoumise. « Nous n’avons rien à gagner à une polémique nationale sur l’aide à l’Ukraine et j’invite chacun à mesurer que ce qui se passe en Ukraine nous concerne tous », assure-t-il encore.
Dans ce contexte, Stéphane Séjourné plaide pour « un large consensus au-delà des clivages partisans », à quelques jours de la rencontre entre les chefs de partis et Emmanuel Macron à l’Élysée. Une sorte d’union nationale impossible depuis les premiers jours de la guerre.
Un vœu pieux ?
Tout récemment encore, les oppositions ne se sont pas privées pour critiquer les prises de position du chef de l’État, qui a affirmé lundi ne pas exclure un possible envoi de militaires occidentaux en Ukraine à l’avenir.
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon par exemple a dénoncé une « escalade verbale belliqueuse » et « irresponsable », tandis que le président du Rassemblement national Jordan Bardella a accusé Emmanuel Macron de « perdre son sang-froid ».
Jugeant également qu’une guerre avec la Russie serait une « folie », le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, avait lui demandé au président « une rencontre avec les dirigeants des partis politiques ». Un grand raout programmé pour le jeudi 7 mars au matin à l’Élysée, sous le format des « Rencontres de Saint-Denis. »
Il devrait précéder le débat qui doit avoir lieu au Parlement sur la question du soutien à Kiev à la demande d’Emmanuel Macron, et dont la date n’a pas encore été fixée. L’Élysée a effectivement annoncé mardi, au lendemain des déclarations du président fustigées par les oppositions, que gouvernement ferait, au titre de l’article 50-1 de la Constitution, une déclaration devant le Parlement « relative à l’accord bilatéral de sécurité conclu avec l’Ukraine. »
Ce discours sera suivi d’un débat et d’un vote qui, a défaut de consacrer l’unité du pays sur la question, se transformera en « moment de vérité » pour les oppositions, selon les mots de la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot. Pour que « les Français puissent savoir qui défend qui. »
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