Sitôt évoquée, l’option Michel Barnier à Matignon déjà dézinguée par ces députés RN
POLITIQUE – La valse des prétendants à Matignon se poursuit. Depuis plusieurs jours, sous l’œil incrédule des Français, l’Élysée lance des noms, teste leurs chances, observe les réactions et finit par les retirer. Michel Barnier, l’un des derniers sortis du chapeau, subira-t-il le même sort ? À en croire les déclarations de plusieurs députés RN, installés en arbitres par Emmanuel Macron, les chances de l’ancien négociateur du Brexit sont minces.
« Michel Barnier est connu dans tout Paris comme étant l’un des plus stupides hommes politiques que la Ve République ait donné, ne comprenant rien de ce qu’on lui donne en dehors des fiches, s’est moqué le président délégué du groupe RN à l’Assemblée Jean-Philippe Tanguy sur France Inter ce jeudi 5 septembre. On fait du Jurassic Park en permanence, c’est-à-dire aller chercher des fossiles [pour leur] redonner vie. »
Persiflage de même acabit chez son collègue Julien Odoul, qui rappelle : « En 1985, Michel Barnier était sur une affiche du RPR contre François Mitterrand. Je venais de naître. Les Français veulent du renouvellement ».
« Il ne fait rêver personne »
Selon plusieurs sources, la piste de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, âgé de 73 ans, est « sérieusement étudiée » par l’Élysée. L’homme, élu député pour la première fois en 1978, doit pour être nommé Premier ministre donner des gages de stabilité au Président. C’est-à-dire faire la démonstration qu’il ne serait pas censuré en quelques jours, et donc, s’assurer d’un non-rejet du RN. Les choses semblent mal parties. « Michel Barnier ne fait rêver personne », a tranché Sébastien Chenu sur BFMTV. Personne n’est allé voter le 7 juillet en se disant : “Chouette, on va peut-être avoir Michel Barnier Premier ministre”. » Avant de modérer quelque peu son propos : « Ce n’est pas du tout notre ligne politique mais il est plutôt respectueux vis-à-vis du RN. J’attends de voir ».
Un début d’ouverture qui tranche avec la censure immédiate promise à Xavier Bertrand qui, a de multiples reprises, a appelé à faire battre le RN dans les urnes, y compris en appelant à voter pour la gauche. En février dernier, en pleine campagne des élections européennes, Michel Barnier avait accordé une interview au site d’informations Euroactiv. Il portait alors un message de fermeté contre l’extrême droite, expliquant n’avoir « aucune complaisance » ni « aucune faiblesse » face au RN : « Jamais, jamais, jamais ». Il fustigeait dans la même lignée « l’opportunisme électoral » de Marine Le Pen.
Un an plus tôt, sur les ondes de France Culture, il tenait la même ligne : « Venant d’où je viens, du mouvement gaulliste – et on sait avec quelle violence l’extrême droite française dont est issue Madame Le Pen et tous ses amis ont fait preuve à l’égard du général de Gaulle et du gaullisme – il n’y a aucune faiblesse, aucune compromission possible ». L’ancien commissaire européen appelait en revanche LR à « négocier »… avec le camp présidentiel. Lequel se retrouve désormais contraint, par son refus de se tourner vers la gauche, de composer avec le RN.
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