Politique

Sur les moteurs thermiques, Macron pose une condition à leur interdiction en 2035

POLITIQUE – Le secteur automobile français est de plus en plus inquiet et le président français le sait. Dans ce contexte, Emmanuel Macron a estimé ce jeudi 23 octobre au soir que 2035 devait rester l’horizon pour l’interdiction des moteurs thermiques mais a plaidé pour plus de « flexibilité » afin de préserver des emplois.

« L’objectif de 2035 est bon parce qu’il aligne les acteurs vers un même objectif. Il incite à changer les pratiques et crédibilise les investissements faits », a-t-il dans un premier temps relevé lors d’une conférence de presse à l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles. « Si demain on abandonne l’objectif de 2035, oubliez les usines de batteries électriques européennes (…), on détricote tout ce qu’on a fait sur les batteries », a-t-il estimé.

L’interdiction des moteurs thermiques, la plus emblématique du Pacte vert européen, est de plus en plus contestée par les constructeurs automobiles.

Il faut qu’on « soit intelligent », « garder nos emplois », « il ne faut pas que ce soit un couperet qui tombe de manière complètement aveugle », a souhaité les rassurer Emmanuel Macron. « Ce qu’on veut, c’est décarboner notre industrie automobile au maximum pour 2035 », a-t-il poursuivi. Mais il faut « ouvrir des flexibilités », offrir « d’autres solutions qui vont nous permettre de réduire massivement les émissions de CO2 », a-t-il souligné.

Rassurer les constructeurs automobiles

Dans un communiqué ce jeudi, les ministères de l’Économie et de la Transition écologique avaient également expliqué défendre « des flexibilités en matière de neutralité technologique » si elles s’accompagnent de mesures de soutien à l’emploi en Europe. Ce terme de « neutralité technologique » est mis en avant par des constructeurs automobiles qui veulent par exemple l’autorisation de la vente de véhicules hybrides rechargeables après 2035, ou des règles plus favorables pour les carburants synthétiques et biocarburants.

À ce stade, la Commission européenne assure maintenir le cap, mais la pression monte : la loi actuelle prévoyait de réévaluer la mesure et ses impacts en 2026. L’exécutif européen a promis de se pencher sur le sujet dès la fin de l’année. Les industriels espèrent que la réévaluation du texte permettra au minimum d’introduire des flexibilités, voire de lever tout bonnement cette interdiction.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a jeté un pavé dans la mare début octobre en s’engageant à « tout faire » pour lever l’interdiction de vente de voitures thermiques en 2035, ce à quoi la France et l’Espagne s’opposent.