Thomas Legrand s’explique après les vidéos polémiques avec des cadres PS, le parti réfute « toute collusion »
POLTIQUE – Rarement un échange informel entre politiques et journalistes aura fait autant parler. Ce samedi 6 septembre, au lendemain de la diffusion de vidéos montrant les journalistes Patrick Cohen (France inter, France Télévisions, LCP) et Thomas Legrand (France inter, Libération) attablés avec de hauts cadres du Parti socialiste, Pierre Jouvet et Luc Broussy, le parti à la rose publie un communiqué dénonçant l’emballement médiatique autour de ces séquences, dont l’une d’elles porte sur Rachida Dati.
Au cours de ces discussions captées à leur insu, les journalistes évoquent en effet les élections municipales à Paris. Dans ce contexte, Thomas Legrand déclare notamment : « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick (Cohen) et moi ». Ce qui est perçu par leurs détracteurs comme une volonté de nuire à la ministre de la Culture.
Dénonçant des pastilles diffusées par un média « fondé par des proches de Marion Maréchal Le Pen », le PS réaffirme son « attachement à la libre communication des pensées et des opinions telle que prévue par notre Constitution, ainsi qu’à l’indépendance de la presse garantie par la Charte de Munich » et souligne que « tous les responsables politiques sans exception rencontrent la presse pour faire valoir leur point de vue ».
Pour autant, la formation d’Olivier Faure réfute toute relation privilégiée avec Patrick Cohen et Thomas Legrand. « Aucune collusion n’existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu’ils soient. Il suffit pour s’en convaincre de lire ou d’écouter leurs éditoriaux », poursuit le PS, qui fait l’objet par ricochet d’un feu nourri de la part de la France insoumise.
Une « franche explication »
Également pris dans la polémique, Thomas Legrand a aussi diffusé sa mise au point. « La réalité est qu’il arrive à tous les journalistes de rencontrer des personnalités de toutes tendances pour des conversations sans filtres. Celles-ci ne révèlent en rien une relation privilégiée avec les uns ou les autres », se défend le journaliste dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux.
« En l’occurrence, le début de la conversation entre Luc Broussy et Pierre Jouvet, du PS, et moi-même, était sous la forme d’une franche explication, nos interlocuteurs reprochant le traitement journalistique que nous faisions d’Olivier Faure. Je note que cette partie de la discussion n’est pas mentionnée par L’Incorrect », poursuit Thomas Legrand, dénonçant plus loin une « vidéo volée » dont le but est de « mettre en cause l’ensemble d’une profession ».
Effectivement, une partie du monde politique s’en donne en cœur joie depuis la diffusion de la vidéo. Notamment le Rassemblement national, qui profite de l’occasion pour promouvoir la privatisation de l’audiovisuel public. Ou encore La France insoumise, qui voit dans cette affaire l’opportunité de s’en prendre à Libération après la publication du livre enquête « La Meute », cosignée par une journaliste du quotidien.


