Politique

Tondelier réélue à la tête des écologistes, sans surprise mais pas sans nuage

POLITIQUE – Pas un pli. Les militants écologistes ont choisi de reconduire Marine Tondelier à la tête de leur mouvement. Selon un décompte rendu public ce samedi 19 juin en fin d’après-midi, la secrétaire nationale sortante a recueilli 73 % des voix dans cette élection interne. Elle est la première à enchaîner deux mandats, depuis Cécile Duflot à la fin des années 2000.

« On est très très fiers de ce résultat qui témoigne d’une confiance des militants », s’est réjouie la principale concernée, lors d’une visioconférence avec la presse. Sa réélection, à 38 ans, ne faisait aucun suspense tant la conseillère régionale des Hauts-de-France a explosé médiatiquement depuis sa première victoire à la tête d’EELV fin 2022. Ses trois concurrents, l’ex-eurodéputée Karima Delli (13 %), le maire adjoint de Paris Florentin Letissier (8 %) et celle de Bordeaux Harmonie Lecerf-Meunier (6 %), n’ont pas pu déjouer les pronostics, souffrant d’un certain manque de notoriété et d’une bien moindre exposition.

Marine Tondelier souhaite désormais se consacrer en partie au rôle de « moteur pour l’unité de la gauche », pour la présidentielle 2027, son principal credo depuis son irruption dans le débat public. Mais avant cela, la native d’Hénin-Beaumont va devoir s’attacher à apaiser les critiques au sein de son propre camp.

49 % de participation

Car derrière ce plébiscite électoral, Marine Tondelier, qui déplorait lors de son élection en 2022 les querelles intestines régulières du parti, n’a pas échappé aux tensions. Pas tant sur son bilan contrasté : les écologistes ont gagné plus de 240.000 sympathisants, engrangé plus de 18.000 adhérents, et des dizaines d’élus depuis trois ans. Mais ils ont aussi essuyé une débâcle aux européennes et plusieurs controverses médiatiques, notamment autour de l’affaire Bayou. Et, ce samedi, le taux de participation pour le vote concernant le secrétaire national ne dépasse pas 50 %.

C’est avant tout sur des questions de méthode que l’élue locale crispe ses compagnons de route. Ses concurrents dénoncent un « manque de démocratie » au sein de la formation et mettent en cause la récente modification des règles électorales, au service selon eux de la secrétaire nationale sortante.

À cet égard, le cas d’Éric Piolle est significatif. Le maire de Grenoble se qualifie au second tour ce samedi pour devenir porte-parole du mouvement, malgré son éviction par Marine Tondelier au profit d’un candidat de la Manche issu de la ruralité, Guillaume Hédouin. Le premier édile écolo d’une grande ville a maintenu sa candidature et serait donc, selon L’Opinion, en ballottage favorable pour intégrer le secrétariat exécutif à l’issue du second tour (6 postes dans la direction du parti).

Autre figure du parti, Sandrine Rousseau, a d’ores et déjà expliqué au Monde qu’elle envisageait (avec Harmonie Lecerf Meunier, une des candidates battues) un éventuel recours en interne ou devant la justice, critiquant le manque de transparence au cours des différents scrutins de cette course interne. De quoi donner le ton de ce deuxième mandat.

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