Un Français emprisonné en Azerbaïdjan pour un tag, gracié et de retour en France
DIPLOMATIE – « Un grand soulagement pour la France et pour ses proches », s’est félicitée une source diplomatique française auprès de l’AFP. L’Azerbaïdjan a gracié ce lundi 26 mai Théo Hugo Clerc, un Français de 38 ans, condamné en septembre 2024 à trois ans de prison pour un graffiti dans le métro de Bakou, la capitale azerbaïdjanaise. Ses deux coaccusés, un Néo-Zélandais et un Australien, avaient écopé, pour les mêmes faits, d’une simple amende.
Sa condamnation, intervenue dans un moment de tension entre la France et ce pays du Caucase, avait été dénoncée par Paris comme « arbitraire ». Il a été gracié par un décret du président Ilham Aliev, qui concerne au total 220 individus.
« Théo Clerc est de retour en France, après 422 jours en détention, à la faveur d’une grâce du président de l’Azerbaïdjan. Immense soulagement. C’est l’honneur et la fierté de la diplomatie française et de ses agents d’avoir agi sans relâche à sa libération », a salué sur X le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Après cette condamnation, la France avait appelé ses citoyens à s’abstenir de voyager en Azerbaïdjan, sauf cas de nécessité absolue. Selon le décret publié lundi sur le site de la présidence azerbaïdjanaise, 15 autres ressortissants étrangers, outre Théo Clerc, font partie des prisonniers graciés.
Les tensions entre Paris et Bakou se sont exacerbées depuis la reprise complète de la région du Karabakh par l’Azerbaïdjan, à l’issue d’une guerre éclair avec l’Arménie, en septembre 2023, ayant provoqué l’exode de plus de 100 000 Arméniens.
Bakou reproche à la France de soutenir l’Arménie, tandis que les autorités françaises accusent l’Azerbaïdjan d’ingérence dans ses territoires d’outre-mer, des allégations rejetées par Bakou.
Un autre ressortissant français, Martin Ryan, est actuellement détenu en Azerbaïdjan pour des accusations d’espionnage, rejetées par Paris. Son procès, qui a démarré le 6 janvier, est toujours en cours. « Les autorités françaises restent pleinement mobilisées pour obtenir la libération de nos ressortissants toujours détenus en Azerbaïdjan », a indiqué la source diplomatique française, sans préciser quels autres ressortissants seraient éventuellement détenus outre Martin Ryan.