Un militant s’installe dans un platane face à l’Assemblée avant le texte sur l’A69
POLITIQUE – Ils campent littéralement sur leurs positions. Alors qu’un texte sur l’A69 sera discuté ce lundi 2 juin dans l’hémicycle, des militants du Groupe national de sauvegarde des arbres ont tenté de s’installer dans des platanes à proximité de l’Assemblée nationale, dans la nuit pour protester contre la proposition de loi.
Avant l’arrivée des forces de l’ordre, un opposant a réussi à grimper dans un arbre et a déployé des banderoles, telles que « Non à la loi de validation » ou « Stop à l’A69 ». Il en est finalement descendu en fin de matinée, selon un membre de l’ONG. « On est là pour dénoncer un déni de démocratie et du droit », a dénoncé un autre militant. Une action similaire avait été menée par les mêmes militants, il y a près de deux ans, mais cette fois face aux bureaux de Clément Beaune, alors ministre des Transports.
Alors que la justice a autorisé la reprise du controversé chantier de l’A69, ses partisans défendent lundi à l’Assemblée un texte pour valider rétroactivement des autorisations environnementales et empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux. Profitant d’une demi-journée réservée à son groupe macroniste Ensemble pour la République, Jean Terlier (Tarn) a fait inscrire cette atypique « loi de validation » rétroactive.
Pourquoi, si les travaux peuvent reprendre ? Car la cour d’appel ne s’est prononcée que sur un recours en urgence de l’État, et doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois. Pour les défenseurs du texte, qui vise à conférer aux chantiers une « raison impérative d’intérêt public majeur » ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire, il apporterait une sécurité juridique avant la décision sur le fond.
LFI et écologistes, accusés « d’obstruction » par les tenants du texte, ont déposé la quasi-totalité des 695 amendements, ainsi qu’une motion de rejet préalable pour les insoumis. S’ils devaient tous être examinés lundi, ils rendraient quasiment impossible un vote avant minuit, l’Assemblée poursuivant ses travaux mardi sur d’autres textes. Ces derniers y voient « un énième passage en force pour ce projet absurde d’autoroute qui longe littéralement une route nationale que l’on aurait pu réaménager », et une volonté « d’écraser une décision judiciaire » qui avait invalidé les autorisations environnementales.