Un site d’extrême droite appelle à tuer des parlementaires de gauche, plusieurs plaintes
POLITIQUE – Un article illustré par un homme, le visage couvert, et visant une cible avec une carabine. Le site d’extrême droite Réseau Libre poursuit ses appels à la haine et au meurtre, au lendemain des résultats du second tour des élections législatives. Un article posté sur le site ce lundi 8 juillet encourage notamment à tuer quatre personnalités politiques de gauche.
Cet article appelle d’abord à attaquer de manière générale « des cibles qui assument leur statut d’ennemi ». Concrètement, il s’agit « des avocats, journalistes, associatifs et politicards de second ordre ». Le texte invite à les tuer pour « se protéger ». Il détaille même les méthodes possibles : « arme à feu, couteau de cuisine, arbalète, voire un manche de pioche ».
En dessous de ce message, les adresses de plusieurs responsables politiques de gauche de premier plan ont été révélées avec cette consigne : « on chope l’ennemi et on le neutralise une bonne fois pour toutes ». Quatre noms de députés ou ex-députés venant des rangs de LFI ou du Parti communiste figurent sur cette liste : Manuel Bompard, Rachel Keke, Ian Brossat, et Alexis Corbière.
« Évidemment, je porte plainte »
« Je découvre avec inquiétude qu’un site d’extrême droite, qui appelle à tuer des élus de gauche et avocats, publie mon adresse… Ces menaces doivent cesser », a réagi le député LFI (frondeur) Alexis Corbière.
Si Manuel Bompard, député et coordinateur national de LFI n’a pas directement réagi à ces attaques, il a repartagé le tweet du premier secrétaire du PS, Olivier Faure, déclarant : « l’extrême droite n’admet pas sa défaite. Elle appelle désormais au meurtre. Soutien total aux victimes désignées par ces criminels ».
À son tour, le sénateur communiste Ian Brossat a écrit sur Twitter : « J’ai l’honneur d’être sur cette liste. Évidemment, je porte plainte ». « Après avoir menacé des avocats, l’extrême droite appelle à tuer des élus de gauche », a-t-il également déploré.
Une centaine d’avocats « à éliminer »
La semaine précédente, le site avait déjà suscité beaucoup de réactions en publiant une liste d’une centaine d’« avocats à éliminer ». Il était reproché à ces « pourritures » et à ces « vermines en robe noire » d’avoir signé une tribune dans Marianne appelant à faire barrage au Rassemblement national, au nom de la fidélité aux « principes du droit, des libertés fondamentales et des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité ».
La profession s’était rapidement mobilisée pour soutenir les avocats concernés, et le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, avait fermement condamné ces menaces. Le bâtonnier de Paris, Pierre Hoffman, avait aussitôt déposé une plainte.
Face à ce nouvel appel à la haine ce lundi, l’association des avocats pénalistes a réitéré son « soutien inconditionnel aux confrères menacés ». « On aurait pu croire que la campagne achevée, les sinistres enragés regagneraient leur tanière. Mais les ignobles appels au meurtre d’avocats continuent, avec en outre la révélation de leur adresse personnelle », a-t-elle écrit sur X (ex-Twitter).
L’avocat Yassine Bouzrou, connu pour avoir défendu des familles victimes de violences policières, notamment celle du jeune Nahel ou encore d’Adama Traoré, est visé par ce nouvel appel de violence. Il a de son côté porté plainte auprès du Parquet national antiterroriste.
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