Valls déplore le rejet « incompréhensible » de l’accord sur la Nouvelle-Calédonie par le FLNKS
POLITIQUE – La porte « reste ouverte » mais la pression est quand même mise. Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a déploré ce mercredi 13 juillet le rejet par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), principal mouvement indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, de l’accord sur l’avenir du territoire signé en juillet, jugeant ce choix « incompréhensible » mais appelant à poursuivre le dialogue.
« Ma porte reste évidemment ouverte pour comprendre les raisons peu explicites de ce choix incompréhensible », a-t-il affirmé dans un message publié sur Facebook, assurant « ne pas se résigner » pour trouver un compromis alors qu’il doit se rendre en Nouvelle-Calédonie dans quelques jours.
Défendant un accord « inédit » permettant la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie » doté d’une loi fondamentale, d’une nationalité calédonienne et de la compétence en relations internationales, Manuel Valls a aussi assuré que le texte de Bougival reconnaissait l’identité kanake, un des arguments du FLNKS pour justifier son rejet du texte.
La date des élections provinciales en débat (ou pas)
« Nous mettrons en œuvre le projet de Bougival, ce pari de la confiance, qui est inédit et qui représente une nouvelle avancée pour la Nouvelle-Calédonie », assure le ministre, certain de « pouvoir compter sur la même détermination des autres partenaires » signataires de l’accord.
Le FLNKS affiche aussi son désaccord sur la date des prochaines élections provinciales. Ces élections, cruciales en Nouvelle-Calédonie, auraient dû se tenir fin 2024. Mais elles avaient été reportées à novembre 2025 au plus tard après les émeutes causées l’an passé par le projet d’élargissement du corps électoral calédonien. Le FLNKS réclame leur tenue « en novembre (…) pour connaître la réelle légitimité des uns et des autres » à participer aux discussions, a indiqué Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS.
Sauf que loi qu’une loi organique a été déposée ce mercredi par six présidents de groupe du Sénat pour reporter ces élections à juin 2026, « conformément au calendrier fixé par l’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », a fait savoir Manuel Valls. « Je salue le dépôt de cette PPLO et souhaite que le Parlement puisse en débattre dès la reprise des travaux parlementaires », prend soin d’ajouter le ministre. Une façon de fermer la porte mais qui n’augure rien de bon aux discussions que le ministre promet de reprendre à son arrivée sur le Caillou la semaine prochaine.


