Politique

Vautrin favorable à une évolution de la loi pour les boulangeries le 1er-Mai, mais…

POLITIQUE – Après une année 2024 marquée par des contrôles peu appréciés par la profession, la loi pourrait bientôt changer. Reste à savoir quand… En sa qualité de ministre du Travail, Catherine Vautrin est revenue ce mardi 22 avril sur cette épineuse question du travail des boulangeries le 1er-Mai, jour traditionnellement férié et chômé à l’occasion de la fête du Travail.

Une habitude qui déplaît à un grand nombre de boulangeries de l’Hexagone. Interrogée sur France 2 quelques jours plus tôt, la ministre du Travail avait alors rappelé qu’un boulanger, qui est entrepreneur, est autorisé à travailler le 1er-Mai, mais pas ses salariés. « Le pain est une tradition française (…) Je m’engage à soutenir les initiatives parlementaires qui feront évoluer la loi et permettront aux salariés des boulangeries de travailler le 1er-Mai s’ils le souhaitent », avait toutefois indiqué la ministre, suivie par plusieurs collègues et qui assure que cette revendication est aussi soutenue par le gouvernement.

Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie, avait notamment évoqué une législation trop contraignante alors que « les gens sont payés le double, tout le monde est content ». D’autant plus que « les clients consomment ce jour-là ».

Invitée à revenir sur ce sujet au micro de Sud Radio ce mardi, Catherine Vautrin poursuit cette volonté d’évolution. « Il y a, dans notre droit, des règles extrêmement précises dans le Code du Travail pour qui peut travailler ou pas. Il y avait une tolérance qui existait depuis des années. Jusqu’en 2006, avec un arrêt de la cour de cassation », a remis en contexte la ministre.

« Et donc le sujet aujourd’hui, c’est de faire bouger la loi pour faire reconnaître que certaines professions ont une activité (nécessaires au quotidien) − et je pense aux boulangers », a-t-elle ajouté, avant d’être interrompue par Jean-Jacques Bourdin, curieux de savoir « quand ».

« Pas d’injonction à donner aux inspecteurs du travail »

C’est toute la question. Catherine Vautrin a botté en touche, renvoyant à une proposition de loi « fort probablement avec des parlementaires », a-t-elle eu le temps d’ajouter avant d’être une nouvelle fois interrompue. D’ici là, une forme de dérogation sera-t-elle mise en place cette année ?

« Je ne peux pas demander qu’il n’y ait pas de contrôle, je n’ai pas d’injonction à donner aux inspecteurs du travail », a reconnu la ministre, impuissante sur cette question. « Comme vous le savez, ce sont les inspecteurs du travail qui déterminent leur plan de contrôle », rappelait-elle un peu plus tôt, en signalant à son interlocuteur « le sujet majeur de l’indépendance de l’inspecteur du travail ».

Auprès de l’AFP, Dominique Anract rappelait de son côté que l’année dernière, « cinq boulangeries se sont fait verbaliser en Vendée ». « Les inspecteurs du travail se réfèrent à la loi sur le travail du 1er-Mai, et c’est une question d’interprétation car nous n’avons pas de dérogation légale », déplore-t-il.

L’amende encourue est donc de 750 euros par salarié concerné, 1 500 euros quand celui-ci est mineur. Dans les colonnes de France 3, ce coup financier est clairement dénoncé par les boulangers, qui peuvent se retrouver à payer jusqu’à « 15 000 euros » quand ils emploient 20 salariés. Une situation aberrante qui pousse nombre d’entre eux à garder le rideau baissé malgré un sérieux manque à gagner ce jour-là.

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