Politique

« Vous cédez aux caricatures », répond Raphaël Glucksmann à François Ruffin

POLITIQUE – Une relation épistolaire est-elle en train de naître ? Après la note de blog de l’insoumis François Ruffin adressée à Raphaël Glucksmann, probable future tête de liste du PS aux européennes, ce dernier a répondu à son tour dans un article publié sur son site internet ce mercredi 24 janvier.

L’insoumis François Ruffin avait fait part vendredi dernier de son « franc désaccord » avec le leader du petit parti Place Publique, dont il jugeait les propos « déconnectés et hors sol ». Les deux hommes sont vus comme deux étoiles montantes de la gauche, représentant deux des grandes sensibilités de leur bord politique.

Saluant « l’opportunité d’un dialogue franc et ouvert, sans invective ni poussière sous le tapis », Raphaël Glucksmann répond aux critiques du député de la Somme dans une lettre de sept pages.

Qui est le plus « hors sol » ?

Il s’étonne notamment que François Ruffin ait « cédé aux raccourcis et aux caricatures pour (le) peindre en bourgeois “hors sol, déconnecté, sans ancrage”, le représentant d’une élite “arrogante et inconsciente”, et même un adepte d’une globalisation dérégulée que je combats sans relâche au Parlement européen ».

Face au désaccord du député de la Somme sur l’ouverture de l’UE à l’Ukraine, qu’il soutient, Raphaël Glucksmann regrette que François Ruffin mentionne « la guerre en Ukraine » en passant, dans une liste à la Prévert des « calamités tombées sur les Français ».

« C’est cela, être “hors sol” en 2024 cher François Ruffin », assène-t-il : « Faire comme si la guerre en Europe n’existait pas ou comptait si peu ».

L’Ukraine comme point de désaccord

S’il admet que l’élargissement à l’Ukraine « doit s’accompagner de réformes et de changements » et d« une refonte de la Politique agricole commune », Raphaël Glucksmann s’interroge : « Pourquoi une partie de la gauche, la vôtre, a-t-elle tant de mal à prendre la mesure de la menace qui pèse sur nous ? ».

L’eurodéputé dit avoir pris « d’autres chemins » que ceux de François Ruffin, « mais je ne suis pas sûr d’avoir croisé moins d’injustices ».

« Ma parole et ma vision du monde ne se sont pas forgées à Davos ou Washington, mais dans des lieux dont je ne sais si vous pouvez soupçonner la désolation », conclut-il.

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