Politique

Wauquiez annonce une sanction contre cette université accusée « d’islamogauchisme » à Lyon

POLITIQUE – Coupe de boutoir. Laurent Wauquiez annonce ce lundi 7 mai que la région Auvergne-Rhône-Alpes suspend ses aides financières à l’université Lyon II, une institution dans la tourmente depuis plusieurs semaines, accusée notamment « d’islamo-gauchisme. »

« Nous avons décidé, avec le président de la région, de supprimer toutes les aides à l’université Lyon II tant qu’il n’y aura pas la lumière qui sera faite sur leur dérive », a ainsi indiqué, sur Cnews et Europe 1, le député de Haute-Loire, ancien patron de la région, et désormais « conseiller spécial » auprès du président.

Celui qui vise la tête des Républicains explique également faire pression pour obtenir « une mission d’inspection indépendante » qui mettrait « les projecteurs sur la dérive islamo-gauchiste de cette université. » Ce n’est pas la première fois que l’Altiligérien use des subventions, donc de l’argent public, pour alimenter ses marottes politiques.

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En 2022, la région Auvergne-Rhône-Alpes (avec Laurent Wauquiez comme président) avait ainsi supprimé ses subventions à Science Po Grenoble, en critiquant la « longue dérive idéologique et communautariste de sa direction », avant d’aller jusqu’à couper toutes les aides à la mairie. L’édile écologiste Éric Piolle était alors critiqué pour le règlement intérieur des piscines municipales, lequel autorisait le port du burkini.

« Le pluralisme et la liberté académiques sont compromis »

Ici, c’est donc l’université Lyon II qui est sanctionnée. Avec, concrètement, de possibles coupes de plusieurs millions d’euros si l’on regarde l’historique des subventions versées par la région à la faculté (7 millions en 2023 pour la construction de nouveaux espaces de travail, ou 700 000 euros cette année pour les bourses étudiantes.)

Pour justifier cette décision, également relayée par le président de région sur les réseaux sociaux, les deux hommes évoquent une série de polémiques, impliquant notamment la direction de Lyon II et certains professeurs. « Le pluralisme et la liberté académiques », sont « compromis », écrit par exemple Fabrice Pannekoucke.

Mardi, le ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste a notamment fustigé les propos « très graves » sur le Hezbollah libanais attribués à un vice-président de l’Université, et annoncé avoir saisi la justice. Willy Beauvallet-Haddad, l’universitaire en question, a annoncé à ses collègues démissionner de la vice-présidence pour « faire baisser la pression très forte » qui pèse sur l’établissement.

Tensions à l’université

Dans son message, rendu public par plusieurs destinataires, le chercheur (qui reste maître de conférences en sciences politiques), assure avoir été visé par une « campagne de dénigrement public (…) en raison de prises de position personnelles relatives à la situation en Palestine et au Liban », sans donner de détails.

« Il avait précédemment fait un hommage à (Hassan) Nasrallah donc chef du Hezbollah », a précisé mardi le ministre de l’Enseignement supérieur sur France 2. « Un signalement a été fait » auprès de la justice pour « ces faits qui peuvent relever de l’apologie du terrorisme », a-t-il ajouté.

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Quelques semaines auparavant, un autre épisode a plongé l’université dans la controverse : l’intrusion, le 1er avril, d’un groupe de personnes encagoulées lors d’un cours de Fabrice Balanche, spécialiste de l’Irak et de la Syrie. Vivement pris à partie par des militants le taxant de « raciste » et « sioniste », il avait quitté la salle. L’incident a suscité une large condamnation et le parquet, saisi par l’université, a ouvert une enquête pour « entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant ».

Une autre enquête a été ouverte sur des menaces de mort adressées à la présidente de Lyon II, Isabelle von Bueltzingsloewen, après une interview dans laquelle elle dénonçait des « faits intolérables » mais aussi les « paroles complotistes » de Fabrice Balanche qui a évoqué dans de nombreux médias « l’islamo-gauchisme » en vigueur selon lui à Lyon II.

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