Au contact de l’eau, nos doigts se fripent toujours selon les mêmes motifs
SANTÉ – C’est une question que vous vous êtes sans doute posée plusieurs fois depuis l’enfance, après avoir pataugé de longues minutes dans la baignoire ou vous être baigné à la mer ou la piscine : pourquoi nos doigts se fripent-ils lorsqu’ils restent trop longtemps immergés dans l’eau ?
Si ce phénomène est universel, il est longtemps resté ignoré par la communauté scientifique. Jusqu’à ce que des chercheurs américains se penchent sur la question en 2011 et découvrent que cela est dû à la contraction des vaisseaux sanguins qui se situent à l’extrémité des doigts. Tandis que ces derniers perdent en volume, la peau, elle, conserve la même surface : c’est ce qui donne à nos doigts cet aspect fripé si caractéristique après une longue exposition dans l’eau.
En 2013, une nouvelle recherche, cette fois-ci menée par l’Université de Newcastle, au Royaume-Uni, a fait une autre découverte. Nos doigts ridés sont le résultat d’une adaptation naturelle à notre environnement, pour augmenter leur adhérence à des surfaces humides.
On a alors pensé que tout avait été dévoilé sur ce curieux phénomène. C’était sans compter sur Guy German, professeur associé à l’Université de Binghamton, dans l’État de New York, qui a participé aux précédents travaux sur les doigts fripés dans l’eau et qui a été taraudé par une question qu’on lui a posée lors de la présentation de l’étude. « Un étudiant m’a demandé : “Les rides se forment-elles toujours de la même manière ?” Et je me suis dit : “Je n’en ai pas la moindre idée !” C’est ce qui a conduit à cette recherche pour le découvrir », explique-t-il dans un communiqué.
Des vaisseaux sanguins qui ne bougent pas
L’étude dirigée par Guy German et récemment publiée dans le Journal of the Mechanical Behavior of Biomedical Materials a consisté à placer les doigts des sujets dans l’eau pendant 30 minutes, à les prendre en photo, puis à répéter l’immersion dans les mêmes conditions au moins 24 heures plus tard.
En comparant les photos, les chercheurs ont alors constaté que les sillons se formaient exactement de la même manière après les deux immersions. « Les vaisseaux sanguins ne changent pas beaucoup de positions – ils bougent un peu, mais par rapport aux autres vaisseaux sanguins, ils sont assez statiques, explique Guy German. Cela signifie que les rides devraient se former de la même manière, et nous avons prouvé que c’est le cas. »
Les scientifiques ont aussi vérifié une hypothèse : celle selon laquelle les personnes présentant des lésions au niveau du nerf médian des doigts n’avaient jamais les doigts fripés au contact de l’eau. « Un de mes élèves nous a dit : “J’ai une lésion du nerf médian des doigts.” Alors on l’a testé : pas de rides ! »
Si cette recherche semble un peu anecdotique, elle pourrait en réalité avoir des applications concrètes en biométrie et en sciences criminalistiques, par exemple lors de la prise d’empreintes digitales sur les scènes de crime et l’identification des corps retrouvés après une exposition prolongée à l’eau.
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