Santé

Bien que leur santé mentale se dégrade, les jeunes Français s’en préoccupent encore trop peu

SANTÉ – C’est une tendance constante depuis septembre 2020 et la sortie des confinements. La santé mentale des Français, notamment celle des jeunes, se dégrade et c’est toujours le cas en 2023, selon Santé publique France, qui a dévoilé de nouveaux chiffres ce lundi 9 octobre.

Les recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires « ont fortement augmenté en 2021 puis 2022, pour rester depuis à un niveau élevé ». Et chez les jeunes de 18 à 24 ans, « la hausse s’est même poursuivie de façon marquée en 2023 », alerte l’agence de santé.

En septembre 2023, les passages aux urgences pour gestes et idées suicidaires, troubles de l’humeur et troubles anxieux ont augmenté chez les moins de 18 ans, en particulier chez les 11-17 ans, comme habituellement en période de rentrée scolaire. C’est aussi le cas pour les actes médicaux de SOS Médecins pour angoisse.

Dans ces tranches d’âges, les niveaux observés restaient élevés mais comparables à ceux des années 2021 et 2022. Sauf pour les passages aux urgences pour idées suicidaires chez les 11-17 ans, qui affichaient des niveaux supérieurs aux années précédentes.

Les jeunes ne prennent pas autant soin d’eux que leurs aînés

Santé Publique France a aussi livré les résultats des dernières vagues d’enquêtes Coviprev, mises en place en 2020, qui suivent l’évolution de la santé mentale de la population. Entre mai et septembre 2022, plus de 7 personnes sur 10 (74 %) ont déclaré prendre soin de leur santé mentale. Mais le chiffre tombe à 64 %, seulement, pour les jeunes de 18 à 24.

Dans cette tranche d’âge, les principaux freins à la consultation d’un psychologue sont le prix de la consultation, la difficulté à se confier ou la crainte de ce qu’ils pourraient découvrir sur eux, et la peur que l’entourage l’apprenne, décrypte Santé publique France.

« Les données recueillies depuis 2020 témoignent d’une dégradation de la santé mentale chez les adolescents et jeunes adultes et d’une perception encore taboue de ces problématiques », a déclaré Caroline Semaille, la directrice générale de l’agence sanitaire, citée dans un communiqué. Après des « actions ciblées pour libérer la parole autour du mal-être », l’agence veut « sensibiliser les jeunes sur les activités et les comportements bénéfiques à leur santé mentale ».

Cinq vidéos « Le Fil Good » diffusées sur les réseaux sociaux jusqu’à la fin de l’année décrypteront des comportements favorables à la santé mentale (comme pratiquer de l’activité physique, dormir suffisamment ou prendre du temps pour des loisirs). Elles rappelleront aussi l’importance de parler en cas de mal-être.

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