Santé

Ce que l’on sait des suspicions de botulisme après la consommation d’un pesto en conserve

SANTÉ – La chasse au pesto l’ail des ours est ouverte. Après plusieurs signalements inquiétants de cas possibles de botulisme en Indre-et-Loire, la préfecture du département s’active pour mettre la main sur ces bocaux, qui ont déjà conduit cinq personnes aux urgences depuis samedi.

Ce mardi 10 septembre, le préfet du département a effectué un nouveau point sur l’apparition de ces suspicions de botulisme, visiblement provoquées par la consommation de conserves de pesto à l’ail des ours. Points de vigilance, état des victimes, bocaux recherchés… Le HuffPost fait le point sur ces conserves artisanales responsables de cette affection neurologique grave.

· Cinq personnes en réanimation

Au centre hospitalier de Tours, cinq personnes sont toujours prises en charge par le service de réanimation après avoir ingéré des conserves de pesto à l’ail des ours. Selon la préfecture du département où ces cas ont été recensés, « deux couples se sont présentés aux urgences samedi » et une cinquième personne dimanche.

Toutes majeures, ces personnes « sont actuellement en réanimation, conscientes, intubées, ventilées », a précisé le préfet Patrice Latron lors de son point presse. Elles avaient toutes participé au même « repas d’anniversaire ».

« Sur la base d’indices convergents », les autorités sanitaires suspectent des cas de botulisme liés à l’ingestion « d’un produit qui s’appelle ’Ô p’tits Oignons’, produit en Touraine », a précisé le préfet. Ce produit est en effet « fortement suspecté d’être à l’origine de cette contamination », en raison de « symptômes évocateurs de botulisme ». Une affection neurologique qui peut être mortelle en l’absence de diagnostic rapide (5 à 10 % des cas).

En revanche, il reste encore à valider « scientifiquement l’hypothèse du botulisme ». Raison pour laquelle les restes alimentaires du repas des patients hospitalisés ont d’ores et déjà été envoyés à l’Institut Pasteur pour analyses. « Les résultats sont attendus dans les deux jours », a indiqué la préfecture ce mardi.

· « 600 bocaux » recherchés

Le préfet d’Indre-et-Loire s’est ensuite montré très clair sur les autres priorités dans ce dossier : retrouver les « 600 bocaux » répartis sur toute la France, et « les personnes qui (les) ont acheté », afin de les « jeter » et les « détruire » au plus vite.

Ces conserves ont été commercialisées par un producteur à l’occasion de quatre fêtes ou foires organisées dans le département entre fin mars et septembre, a rappelé le préfet dans un communiqué. Sur sa page Facebook, le producteur des conserves mises en cause s’est dit « sincèrement désolé » de cette situation.

Il s’agit de la Fête des Plantes et du Printemps au château de la Bourdaisière, à Montlouis-sur-Loire (du 30 mars au 1er avril 2024), de la Fête « Nature en fête » au Château de Cangé, à Saint-Avertin (du 13 au 14 avril 2024), de la Foire à l’ail et au basilic de Tours (le 26 juillet 2024), ainsi que le Festival de la tomate et des saveurs au château de la Bourdaisière, à Montlouis-sur-Loire (du 7 au 8 septembre 2024).

« Une enquête alimentaire a immédiatement été diligentée, organisée entre l’ARS (l’Agence régionale de santé) du Centre-Val de Loire et les services de la Direction départementale de la Protection des Populations », a-t-il indiqué, confirmant au passage l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Cette « enquête pénale », confiée à la direction interdépartementale de la police nationale et la DDPP, retient « pour le moment » l’infraction de « blessures involontaires par personne morale suivies d’une incapacité supérieure à trois mois », a indiqué à l’AFP la procureure de la République de Tours, Catherine Sorita-Minard.

· Mission de prévention

Dans cette affaire, l’autre objectif des autorités sanitaires est de faire de « la prévention pour éviter que d’autres personnes ne consomment le produit » suspecté. En effet, la Direction générale de la santé, qui a été alertée lundi, n’exclut pas la survenue d’autres cas dans les prochains jours.

Le botulisme se développe notamment dans des aliments mal conservés, lorsque des salaisons, charcuteries ou conserves d’origines familiales ou artisanales sont mal stérilisées. Ce qui peut avoir des conséquences graves lorsque la maladie se déclare. En général, 12 à 72 heures après la consommation d’un aliment contaminé.

Parmi les symptômes de cette affection neurologique, on recense « des signes digestifs précoces pouvant être fugaces (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée), atteinte oculaire ou des symptômes neurologiques responsables d’un risque de fausse route, de sécheresse de la bouche, généralement accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution, et/ou d’une paralysie plus ou moins forte des muscles ».

En revanche, « la grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelles, mais la durée du traitement et de la convalescence peut parfois durer plusieurs mois ».

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