Santé

Ce que notre alimentation « coûte » à la société, le chiffre fou de ces quatre assos

SANTE – Impacts écologiques, sociaux, sanitaires… Quatre associations – le Secours catholique, le Civam, Solidarités paysans et la Fédération française des diabétiques – ont calculé le « coût caché » de notre alimentation dans un rapport publié ce mardi 17 septembre.

Concrètement, ce document de 92 pages, intitulé « L’injuste prix de notre alimentation », a chiffré les dépenses publiques qui compensent ou réparent les impacts négatifs de notre système alimentaire, et celles qui le soutiennent. Outre l’aspect « quantitatif », les associations ont rencontré des agriculteurs et des personnes en précarité alimentaire pour enrichir leur analyse.

Payer pour guérir et dépolluer…

Et les recherches des associations ont été encouragées par quatre constats alarmants : 8 millions de Français sont en insécurité alimentaire, le nombre de personnes diabétiques a augmenté de 160 % en vingt ans, 18 % des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté et 30 % des oiseaux ont disparu des champs en quinze ans.

Le coût de « réparation » pour compenser tous ces impacts négatifs de notre système agroalimentaire est chiffré par ce rapport à 19 milliards d’euros par an. Ce chiffre colossal est en majorité lié au système de santé. De fait, en raison d’une alimentation déséquilibrée ou de mauvaise qualité, la facture de soins s’allonge. Par exemple, soigner le diabète coûte 11 milliards d’euros à la société française, cite Didier Duriez, président du Secours Catholique, auprès de Ouest France.

…. puis financer le système

Dans cette enveloppe de 19 milliards d’euros, on trouve également « les coûts environnementaux, comme pour la dépollution de l’eau, et sociaux, tel le versement de minima sociaux pour les personnes du milieu agricole qui ne sont pas correctement rémunérées », développe Didiez Duriez. En revanche, l’étude ne prend pas en compte les conséquences de notre régime alimentaire sur la biodiversité : « Donner un prix à la disparition du vivant reviendrait à considérer que cette perte n’est pas irréversible », justifient les associations.

Outre le coût de réparation, ce rapport a aussi évalué les dépenses de l’État et de l’Europe pour soutenir notre modèle agricole. Entre la PAC européenne et les exonérations fiscales notamment, 48,3 milliards d’euros d’argent public viennent annuellement soutenir un système dont on doit réparer les dégâts. Un paradoxe qui pousse les associations à réclamer au gouvernement français « un débat sur l’organisation de ces aides » et « une loi-cadre sur l’alimentation discutée avec les citoyens ».

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