Santé

Cette nouvelle option sur Doctolib inquiète l’Assurance-maladie

SANTE – Une « vraie ambiguïté ». Fin novembre, Doctolib a annoncé de nouvelles fonctionnalités à paraître dans son système au cours de l’année qui vient, mais l’une d’entre elles ne fait pas l’unanimité dans le monde médical. Bientôt, un nouvel onglet de la plateforme intitulé sobrement « santé » va permettre aux utilisateurs de rassembler et partager leurs informations médicales. Mais l’Assurance-maladie craint que cela ne vise à faire de l’ombre à « Mon espace santé », le carnet de santé numérique développé par l’État et qui revendique aujourd’hui 15 millions d’utilisateurs.

Les utilisateurs de l’application pourront « rassembler (dans Doctolib) toutes leurs informations de santé, leurs antécédents, leurs traitements, leurs allergies, leur carnet de vaccination… », a annoncé le patron de Doctolib Stanislas Niox-Chateau le 19 novembre dernier. « Il leur suffira d’un clic pour les partager avec leurs soignants, pareil avec celles de leurs proches. Des rappels de prévention personnalisés y seront bientôt aussi disponibles », a-t-il ajouté.

Est-ce que cela va empiéter sur les plates-bandes de l’Assurance-maladie ? Stanislas Niox-Chateau réfute. « Mon Espace Santé est un coffre-fort numérique et un carnet de santé », alors que l’objectif de Doctolib est « de rendre les patients vraiment plus autonomes, en leur apportant l’information qui les concerne au bon moment ».

« Nous discutons avec les pouvoirs publics pour créer le plus d’échanges possibles entre nos solutions et Mon Espace Santé », précise-t-il même.

« Il ne doit pas y avoir concurrence »

Pourtant, dans un article du Monde publié dimanche 1er décembre, le directeur général de l’Assurance-maladie s’interroge sur cette offre et dit attendre une « clarification » de la part de Doctolib, car « il ne doit pas y avoir concurrence ».

« Elle semble très proche de ce que propose “Mon espace santé”. Nous avons toujours considéré comme utile, pertinent et même nécessaire que des acteurs privés et publics soient embarqués dans la même feuille de route sur le numérique en santé, et c’est ce qui se passe, ce qui est très positif », a souligné Thomas Fatôme.

« Mais le lieu de référence de l’hébergement des données de santé, c’est le service public, avec “Mon espace santé”, c’est un choix du législateur, et il y a une vraie ambiguïté à en proposer un autre », a-t-il déclaré au Monde.

Renforcer Doctolib

Le champion de la prise de rendez-vous en ligne, devenu l’une des vedettes de la tech française, cherche à élargir ses positions dans le numérique de santé, en développant sa gamme de services numériques à destination des soignants et leurs patients.

Côté soignants, Doctolib vient ainsi de lancer un assistant de consultation à base d’intelligence artificielle, qui automatise la rédaction du compte-rendu de consultation.

Pour les patients, Doctolib prévoit notamment de proposer en 2025 et 2026 « du contenu médical personnalisé par pathologie, pour que les patients aient la bonne information », selon Stanislas Niox-Chateau.

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