Santé

Chaleur, gueule de bois : les pastilles d’hydratation servent-elles vraiment à quelque chose ?

EAU – C’est le remède qui se passe sous le manteau aux apéros de trentenaires : pour éviter la gueule de bois ou les maux de crânes après quelques verres, la légende raconte que les « pastilles d’hydratation » seraient la solution. Sous forme de comprimés ou de gouttes vendues en ligne et en pharmacie, elles promettent d’optimiser notre apport en eau, avec des formules à base de vitamines, de sel ou de magnésium.

De quoi faire envie aux sportifs qui s’entraînent en période de canicule, à ceux qui se sont laissés tenter pour une bière de trop, mais pas seulement. Sur les réseaux sociaux, de nombreux contenus incitent à boire toujours plus d’eau, misant sur des arguments de santé ou de perte de poids.

Faut-il se ruer sur ces petits compléments alimentaires pour éviter la déshydratation ? Selon plusieurs experts, le scepticisme est de mise.

Des additifs sucrants

En juin, un sondage de l’Ifop pour la marque de pastilles d’hydratation Hydratis soutenait que 78 % des Français buvaient moins que le seuil recommandé par l’Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses), c’est-à-dire moins d’1,5 à 2 litres par jour d’eau. Un argument pour les encourager à se rabattre sur leurs comprimés, dont le cofondateur affirme auprès de TF1 qu’ils permettent « aux minéraux et aux molécules d’eau de traverser les parois de l’intestin plus rapidement, et donc de réhydrater le corps plus rapidement » ?

Pour la diététicienne Violette Babocsay, interrogée par l’AFP, il ne faut pas s’imaginer que les trois quarts des Français sont déshydratés. « L’alimentation apporte d’ailleurs déjà environ 1 litre d’eau car beaucoup de produits en contiennent : les fruits ou les légumes, c’est 80 à 90 % d’eau, la viande rouge, c’est 60 à 70 % d’eau ». Auprès de l’agence de presse, d’autres professionnels abondent. Pour Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, ces pastilles n’ont donc « aucun intérêt », et leurs promesses ne relèvent « que du marketing pur et simple ». Car un verre d’eau suffit bel et bien à s’hydrater, au moment où apparaît la sensation de soif.

D’autant que les pastilles et autres billes vendues dans le commerce contiennent des additifs sucrants : « Le plus souvent du sucralose, édulcorant intense classé par Que Choisir comme “peu recommandable” […] on trouve aussi du sorbitol. Cet édulcorant que nous jugeons “tolérable” entretien cependant l’appétence pour le goût sucré », rappelle UFC-Que choisir dans un article de juin 2025.