Santé

« Contrôle malsain » : Victoria Beckham se livre sur ses troubles alimentaires sur Netflix

IMAGE CORPORELLE – « J’ai été affublée de tous les noms, de Posh la truie à Posh le squelette. Je voulais reprendre le contrôle. » Dans une série documentaire en trois épisodes sur Netflix, Victoria Beckham revient sur son parcours et évoque pour la première de manière aussi claire ses troubles alimentaires.

Dans le documentaire Netflix très attendu, Victoria Beckham, l’ancienne Spice Girl, qui a aujourd’hui 51 ans, confie face caméra que, pendant des années, elle a contrôlé son poids d’une manière qu’elle qualifie d’« extrêmement malsaine ».

Dans le premier épisode, elle revient sur son enfance dans le Hertfordshire, au nord de Londres, et aborde la question de ses complexes. « La fille mal dans ses pompes et pas populaire à l’école, c’était moi », confesse-t-elle face caméra. « J’étais une solitaire à l’école. Je me faisais harceler. J’étais mal dans ma peau et pas très sociable. Je ne rentrais pas dans le moule », ajoute-t-elle.

« J’ai été pesée en direct à la télévision »

À l’adolescence, elle intègre la Laine Theatre School d’Epsom, une école de comédie musicale, son rêve d’enfant. « Je n’avais pas le même physique que la plupart des filles. Et c’est là qu’on a commencé à me faire des remarques sur mon apparence, sur mon poids », se rappelle-t-elle.

« Je me souviens que la directrice de l’école m’a dit : “On vous fera entrer discrètement sur scène à la fin du spectacle et vous vous mélangerez aux autres.” Ce qui voulait dire qu’on était moins agréables à regarder que d’autres filles », confie-t-elle à la caméra dans le second épisode. Les remarques sur son corps prennent une autre dimension en 1994 lorsque les Spice Girls sont formées. Son physique est scruté et commenté en permanence.

Elle cite comme exemple cette scène, survenue en 1999 dans l’émission de télévision TFI Friday sur Channel 4, alors qu’elle a 25 ans et qu’elle vient de donner naissance à son fils aîné Brooklyn. « J’ai été pesée en direct à la télévision quand Brooklyn avait six mois. Pour prouver que j’avais perdu mes kilos de grossesse. On en rigole quand on est à la télé, mais j’étais vraiment très jeune, et c’était blessant », se souvient-elle.

« De Posh la truie à Posh le squelette »

La fin des Spice Girls ne mettra pas fin aux commentaires sur son physique. Elle est mariée à David Beckham, dont la carrière de footballeur professionnel explose. « Les gens pensaient qu’il était normal de critiquer une femme pour son poids, pour ce qu’elle faisait, pour ce qu’elle portait. Il se passait beaucoup de choses à la télévision à l’époque qui ne se produiraient plus aujourd’hui, qui ne peuvent plus se produire aujourd’hui », commente-t-il dans le documentaire.

Les unes des magazines people de l’époque sont glaçantes, et elles contribueront à accentuer la souffrance de Victoria Beckham liée à son image corporelle. « J’ai été affublée de tous les noms, de Posh la truie à Posh le squelette. J’ai commencé à douter de moi et à ne plus m’aimer, car je me laissais affecter par tout ça. Face au miroir, je ne savais plus si j’étais grosse ou mince. On perd contact avec la réalité », explique-t-elle, décrivant ce qui pourrait s’apparenter à du dysmorphisme, terme médical qui désigne le décalage pathologique entre la réalité et la manière dont on perçoit son corps.

Sans entrer dans les détails, elle admet alors avoir voulu « reprendre le contrôle », basculant dans ce qu’elle nomme elle-même des troubles du comportement alimentaire (TCA), une pratique alimentaire « anormale » associée à un dérèglement du rapport à la nourriture et à une grande souffrance psychique. « Je pouvais contrôler mes tenues, je pouvais contrôler mon poids, et je le contrôlais de façon extrêmement malsaine », confie-t-elle pour la première fois.

« Quand on a un trouble alimentaire, on devient doué pour mentir. Je ne l’ai jamais avoué à mes parents. Je n’en parlais jamais publiquement », ajoute-t-elle. Dans une interview en novembre 2024 dans The Telegraph, Victoria Beckham avait évoqué son régime alimentaire ultra-strict depuis 25 ans, sans viande ni blé et principalement à base de saumon. Elle invoquait alors un autre complexe l’ayant menée à contrôler son alimentation, son acné.