Santé

De quel cancer « agressif » et « hyper rare » souffre Émilie Dequenne

SANTÉ – « Il se trouve que, malheureusement, ça n’avance pas bien. (…) Me revoilà partie pour la chimio que j’ai connue il y a un peu plus d’un an. » Huit mois après avoir annoncé sur son compte Instagram être « en rémission complète », Émilie Dequenne voit à nouveau le cancer revenir dans sa vie.

Dans un long entretien accordé ce dimanche 1er décembre à l’émission Sept à Huit de TF1, la comédienne de 43 ans, révélée dans Rosetta des frères Dardenne, est revenue sur son combat contre un cancer « au drôle de nom » : un corticosurrénalome.

Un cancer rare et le plus souvent féminin

« Hyper rare » de l’aveu d’Émilie Dequenne, le corticosurrénalome est une tumeur touchant 1 à 2 personnes par million d’habitants chaque année. Selon le livret établi par le centre Gustave Roussy sur ce type de cancer, il survient le plus souvent chez l’adulte âgé entre 40 et 50 ans, avec une prévalence plus importante chez la femme que chez l’homme. Cette tumeur peut aussi survenir chez l’enfant de moins de 15 ans.

Le corticosurrénalome se développe sur la couche extérieure de l’une des deux glandes surrénales, situées au-dessus des reins. Appelée corticosurrénale, cette partie de la glande sécrète trois types d’hormones : les glucocorticoïdes, qui agissent sur le métabolisme ; les minéralocorticoïdes, qui régulent la pression artérielle ; et enfin les hormones sexuelles.

Un dérèglement hormonal comme premier symptôme

Si le corticosurrénalome est associé à certaines maladies héréditaires rares, il survient chez la très grande majorité des patients sans qu’aucune cause ni facteur favorisant n’aient été clairement identifiés. Ce sont souvent les signes cliniques qui mettent sur la piste de cette tumeur, en particulier une sécrétion importante de cortisol, que l’on appelle un syndrome de Cushing, et qui concerne jusqu’à 10 % des corticosurrénalomes.

Le syndrome de Cushing se manifeste d’abord par une prise de poids importante et un changement d’aspect du visage et du corps, mais aussi l’apparition d’ecchymoses, une faiblesse musculaire, une fragilité osseuse, un diabète et une hypertension artérielle.

Dans certains cas, le corticosurrénalome peut aussi entraîner un dérèglement de la production d’hormones sexuelles, l’apparition d’une masse au niveau de l’abdomen, des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales ou lombaires. C’est ce symptôme, associé à une grande fatigue, qui a mis Émilie Dequenne sur la piste d’un cancer. « Petit à petit, de fil en aiguille, c’est un cauchemar qui commence. Une prise de sang bizarre, un scanner à passer… », détaille-t-elle.

Chirurgie et chimiothérapie pour traiter la maladie

Selon l’Association Surrénales, le corticosurrénalome est « une maladie agressive », qui peut développer des métastases à distances (foie, poumon, os…). Sa prise en charge doit donc faire l’objet de plusieurs examens dès son diagnostic, d’abord pour déterminer si la tumeur est restée localisée sur la glande surrénale, ou si elle s’est propagée aux organes voisins, mais aussi pour connaître son degré de malignité.

La première phase de traitement du corticosurrénalome est la chirurgie, pour supprimer les cellules cancéreuses et en limiter la prolifération. Elle est associée à une chimiothérapie, en particulier quand toutes les lésions n’ont pu être retirées. Une radiothérapie, ainsi que d’autres traitements ciblés, peut aussi être proposée en fonction du stade de la maladie.

Dans tous les cas, « on parle de rémission, pas de guérison », précise Émilie Dequenne dans son entretien accordé à Sept à Huit. La comédienne doit depuis cet été faire face à une récidive de son cancer et s’apprête à être à nouveau « toutes les trois semaines pendant cinq jours à l’hôpital », et à perdre encore une fois ses cheveux.

« Au fond de moi, je sais pertinemment que je ne vivrai pas aussi longtemps que prévu. (…) Je n’ai que 43 ans. Moi, j’ai toujours rêvé de vivre jusqu’à au moins 80 ans et m’endormir définitivement dans mon sommeil. Ça, c’est ce que je demande », poursuit Émilie Dequenne, qui dit faire « confiance à la médecine ». Elle nourrit désormais un souhait : que la recherche pour traiter le corticosurrénalome « continue à avancer ».

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