En pleine crise sanitaire, les États-Unis suppriment un quart des postes de la Santé
ETATS-UNIS – Le calendrier de l’administration Trump interroge. Alors que les États-Unis sont en pleine crise sanitaire avec l’épidémie de rougeole, le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr a annoncé ce jeudi 27 mars qu’un quart des effectifs de son ministère vont être supprimés. Cette restructuration drastique comprendra 10 000 licenciements.
Ces nouvelles coupes, cette fois-ci dans le secteur de la santé, surviennent alors que la rougeole – grave et très contagieuse – a déjà contaminé plus de 380 personnes et fait deux morts, les premiers enregistrés aux États-Unis en une décennie. La gestion de l’épidémie par les trumpistes et vivement critiquée par les professionnels de la santé, qui s’étaient déjà indignés de la nomination de Robert Kennedy Jr, connu pour ses positions antivaccins.
« Je vous promets que nous allons faire plus en dépensant moins », a affirmé le ministre de la Santé dans une vidéo sur les réseaux sociaux, citée par le HuffPost américain et où il reconnaît que la période va être « douloureuse » pour son ministère, dont il veut « réduire la prolifération bureaucratique ». Ses effectifs passeront de 82 000 employés à temps plein à 62 000.
« Soyons clairs : licencier arbitrairement plus de 10 000 employés […] ne permettra pas d’améliorer la santé des Américains », a fustigé le sénateur de gauche Bernie Sanders, estimant que la mesure « les rendra plus malades ». Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s’est particulièrement inquiété des suppressions de postes dans l’agence responsable des programmes d’assurances santé publiques Medicare et Medicaid. « C’est une attaque contre les familles et les consommateurs », a-t-il dénoncé.
Des coupes dans les agences chargées de la réponse aux épidémies
« Cette refonte sera une solution gagnant-gagnant pour les contribuables », assure de son côté Robert Kennedy Jr, qui avait promis mi-février de s’attaquer aux institutions qui « volent la santé » des Américains. « Nous réorientons l’organisation vers sa mission principale et nos nouvelles priorités pour inverser l’épidémie de maladies chroniques », a-t-il assuré.
Les licenciements concerneront divers services du ministère et des agences qu’il supervise, notamment celles chargées de la réponse aux épidémies ou encore de l’approbation de nouveaux médicaments. En pleine épidémie, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) devront réduire leurs effectifs de 2 400 employés, rapporte le New York Times.
Les coupes entraîneront aussi la suppression de 3 500 postes à la Food and Drug Administration (FDA), qui supervise et approuve une grande partie des produits de consommation, notamment les médicaments, qui sont vendus sur le territoire américain. Son directeur sous l’administration Biden, le Dr Robert Califf, s’est inquiété de l’impact de telles mesures sur le bon fonctionnement des services, dans les colonnes du quotidien new-yorkais.
La restructuration annoncée jeudi prévoit également la réduction du nombre de départements au sein du ministère de 28 à 15 et la fermeture de la moitié de ses antennes régionales. Toutes ces mesures doivent permettre selon le communiqué de réaliser une économie d’environ 1,8 milliard de dollars par an – soit 0,1 % du budget annuel du ministère chargé de la santé des plus de 340 millions d’habitants des États-Unis.
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.