Santé

La cause des nausées durant la grossesse enfin élucidée par cette étude

GROSSESSE – Ils font partie des maux de grossesse les plus fréquents. Les nausées et les vomissements, qui touchent, à des degrés différents, entre 70 et 80 % des femmes enceintes, ont été étudiés par des chercheurs de Cambridge et de l’université sri-lankaise de Kelaniya (Colombo). Leurs résultats expliquent pourquoi 2 % de ces femmes sont si malades qu’elles doivent être hospitalisées.

La coupable est une hormone produite par le fœtus, une protéine connue sous le nom de GDF15, dévoile l’étude publiée dans la revue Nature ce mercredi 13 décembre. Le degré de malaise ressenti par la mère dépend de la quantité d’hormone produite par le fœtus et de l’exposition de la mère à cette hormone avant la grossesse.

Jusqu’à sept grossesses sur dix sont accompagnées de nausées et de vomissements. Chez certaines femmes – entre une et trois grossesses sur 100 –, ces symptômes peuvent être graves, voire menacer la vie du fœtus et de la mère et nécessiter un remplacement de liquide par voie intraveineuse pour éviter des niveaux dangereux de déshydratation. C’est ce que l’on appelle l’hyperémèse gravidique, qui est la cause la plus fréquente d’hospitalisation des femmes au cours des trois premiers mois de leur grossesse.

Bien qu’il existe des traitements au moins partiellement efficaces, la méconnaissance de ce trouble, conjuguée à la peur d’utiliser des médicaments pendant la grossesse, fait que de nombreuses femmes en souffrant ne sont pas traitées de manière adéquate.

Une cause jusque-là inconnue

Jusqu’à récemment, la cause du mal de grossesse était totalement inconnue. Récemment, des études biochimiques et génétiques ont suggéré qu’elles pourraient être liées à la production par le placenta de l’hormone GDF15, qui agit sur le cerveau de la mère pour lui donner des nausées et la faire vomir.

C’est donc confirmé par cette étude internationale, ce qui constitue une avancée majeure. Les chercheurs ont montré que le degré de nausées et de vomissements dont souffre une femme enceinte est directement lié à la quantité de GDF15 produite par la partie fœtale du placenta et envoyée dans la circulation sanguine, ainsi qu’à sa sensibilité à l’effet nauséeux de cette hormone.

Le GDF15 est produit à de faibles niveaux dans tous les tissus en dehors de la grossesse. La sensibilité de la mère à cette hormone pendant la grossesse est influencée par la quantité à laquelle elle a été exposée avant la grossesse. Les femmes dont les niveaux de GDF15 dans le sang sont normalement faibles ont un risque plus élevé de développer des nausées et des vomissements sévères pendant la grossesse.

Cette découverte pourrait aider à soigner les femmes qui en sont atteintes. « Cette connaissance nous donne un indice sur la manière dont nous pourrions empêcher ce phénomène de se produire », souligne le professeur Stephen O’Rahilly, de l’Université de Cambridge, auprès du journal de l’université. Les chercheurs pensent que le renforcement de la tolérance d’une femme à l’hormone avant la grossesse pourrait être la clé de la prévention des nausées.

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