Santé

« La clinique du Dr Karbaat, l’homme aux 90 enfants », le docu qui examine la folle dérive d’un médecin

DOCU – C’est l’histoire d’une mécanique silencieuse et bien huilée qui n’est autre que celle d’un piège. Un piège dans lequel le médecin néerlandais Jan Karbaat a enfermé nombreuses de ses patientes et leurs familles.

Pionnier de l’insémination artificielle aux Pays-Bas en ayant recours à des donneurs, il a en réalité utilisé son propre sperme pour que les femmes venues le consulter tombent enceinte. Au-delà de la dérive folle de ce médecin, le documentaire en trois épisodes La clinique du Dr Karbaat, l’homme aux 90 enfants s’attarde sur les souffrances des familles victimes. Celle des femmes d’abord, dont certaines ont également été agressées sexuellement par le Dr Karbaat, mais aussi de leurs conjoints ou conjointes, et évidemment des enfants nés après ces inséminations, des enfants en quête de leur origine.

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« La clinique du Dr Karbaat, l’homme aux 90 enfants », de Miriam Guttmann, le premier épisode à regarder sur Society+ (gratuitement jusqu’au samedi 18 octobre)

Avant d’être liée à ses dérives, la notoriété du Dr Karbaat est d’abord celle d’un homme considéré à l’avant-garde dans le domaine de l’insémination artificielle avec donneurs. Dans les années 80, les cliniques sont rares. Celles qui accueillent des femmes non mariées, célibataires ou les couples lesbiens le sont encore plus. « En tant que lesbienne, je me suis sentie soutenue là-bas », se souvient Tanja, l’une des patientes qui témoignent.

C’est donc d’un espoir – celui d’avoir un enfant – et d’une détresse – celle de ne pas réussir ou de ne pas pouvoir en avoir naturellement – que le Dr Karbaat a profité. À la fois pour mentir sur l’origine des gamètes mâles qui n’étaient autre que ses spermatozoïdes mais aussi pour agresser sexuellement certaines de ses patientes. « Je n’avais pas le choix, je voulais tellement avoir des enfants que je le laissais faire. Je me suis résolue à endurer tout ça », partage anonymement l’une des victimes qui raconte les mots et les gestes qu’elle a eu à endurer pendant les inséminations.

À cette violence subie derrière les murs du cabinet, s’ajoutera celle, des années plus tard, du soupçon puis des révélations. Sans que l’ensemble des victimes puissent avoir toutes les réponses de Jan Karbaat. Le médecin est mort en 2017 sans avoir répondu de ses actes devant la justice.