Le cri d’alarme d’une famille de fleuristes endeuillée à cause des pesticides
JUSTICE – La promesse de cette mère à sa fille fend le cœur. Avant de mourir d’un cancer à l’âge de 11 ans, Emmy a fait promettre à sa maman, Laure Marivain, de « faire savoir au monde » ce qui lui est arrivé. La petite fille, décédée d’un cancer le 12 mars 2022, est le premier enfant dont le décès est reconnu par le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP).
Comme le relatent ce mercredi 9 octobre nos confrères du Monde et de la cellule investigation de Radio France, l’exposition de Laure Marivain aux pesticides alors qu’elle était fleuriste pour un grossiste a été reconnue comme cause de la maladie de l’enfant. Le FIVP admet ainsi « le lien de causalité entre la pathologie [d’Emmy] et son exposition aux pesticides durant la période prénatale ».
Une grande première pour une professionnelle du commerce des fleurs. Contrairement aux aliments, il n’existe pas de réglementation sur la présence de pesticides dans les fleurs.
Dès la grossesse, alors qu’elle est au contact de fleurs et de feuillages traités aux pesticides, en provenance des Pays-Bas et d’Amérique du Sud, Laure Marivain rencontre des problèmes de santé et des complications. Son bébé prend très peu de poids et elle sera placée en arrêt maladie. Après un accouchement difficile, les médecins s’interrogent sur l’état de santé du bébé.
« Le placenta était carbonisé, tout noir »
« Quand Emmy est née, elle ne pleurait pas, témoigne aujourd’hui Laure Marivain auprès de franceinfo. Elle était toute violette. L’anesthésiste nous a dit qu’il y avait un problème avec le placenta, qu’il était carbonisé, tout noir. Et puis ses bilans n’étaient pas bons. Une sage-femme m’a même demandé si je m’étais droguée pendant ma grossesse ». En l’occurrence, elle ne fume pas, ne boit pas non plus. Les seuls produits toxiques avec lesquels elle a été en contact sont les fleurs manipulées pendant sa grossesse.
L’indemnisation proposée par le FIVP aux parents d’Emmy ne prend en compte que les préjudices subits par « les ayants droit », soit une somme forfaitaire de 25 000 euros pour chacun des parents de l’enfant. C’est ce que le couple conteste ce 9 octobre devant la cour d’appel de Rennes : ils estiment que « c’est comme si Emmy et sa famille n’avaient pas souffert pendant toutes ces années », selon leur avocat François Lafforgue, interrogé par Le Monde.
Le quotidien rappelle à cet égard qu’entre le diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique B, en janvier 2015, et sa mort début 2022, une rémission complète et trois rechutes, Emmy a passé quatre cent soixante-huit jours au service d’oncologie pédiatrique du CHU de Nantes, à enchaîner examens médicaux et interventions chirurgicales.
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