Les microplastiques sont inévitables mais ces conseils peuvent vous aider à moins en ingérer
SANTÉ – Ils sont invisibles mais omniprésents. Les microplastiques et les nanoplastiques se trouvent dans les océans, sur la terre ferme, mais aussi dans nos corps. Si on ne peut pas totalement les éviter, quelques gestes peuvent tout de même permettre de moins en ingérer.
Les microplastiques sont des plastiques fragmentés qui font moins de cinq millimètres et peuvent être aussi petits que quelques centaines de nanomètres, ce qui est 70 fois inférieur à l’épaisseur d’un cheveu, selon l’Anses. Des études ont montré leur présence dans les poumons, le placenta, ou encore le sang d’êtres humains.
L’étendue de leur nocivité n’est pas encore précisée, mais comme l’explique l’Anses : « Les plastiques sont composés non seulement de polymères, mais aussi d’un mélange de différents additifs, qui confèrent des propriétés au plastique : souplesse, rigidité, résistance au feu, etc. Ces additifs sont de potentiels contaminants chimiques. De plus, les bactéries qui se fixent à la surface des plastiques peuvent, elles, être des contaminants biologiques. »
Alors comment les éviter autant que faire se peut ? Voici les conseils d’experts.
[Note : Cet article est une traduction réalisée par la rédaction du HuffPost France, à partir d’un article paru en avril 2024 sur le Huffington Post américain. L’article original à lire ici. Il a été traduit et édité dans un souci de compréhension pour un lectorat francophone.]
Surveillez la quantité de poisson que vous consommez
Les microplastiques proviennent souvent de la nourriture, explique Jamie Alan, professeure au département de pharmacologie et de toxicologie de l’Université de Michigan State. « Il y a beaucoup de microplastiques dans nos océans, et les poissons les mangent, et lorsque nous consommons les poissons, nous consommons les microplastiques qu’ils contiennent », explique-t-elle.
Des études indiquent en outre que les microplastiques sont porteurs de métaux lourds et d’autres éléments. « Nous nous inquiétons du mercure et de ce genre de choses dans le poisson », mais des éléments tels que le chlore ont également été trouvés dans les microplastiques, précise Jamie Alan.
Réduire la quantité de poisson pêché dans l’océan que vous consommez peut diminuer la quantité de microplastiques que vous ingérez (ainsi que d’autres produits chimiques que vous ne voulez probablement pas retrouver dans votre organisme).
Mais les crevettes et les poissons sauvages ne sont pas les seuls à contenir des microplastiques, une étude de l’Université de Toronto en a aussi trouvé dans des aliments comme des nuggets de poulet ou des faux-filets de bœuf. Selon cette même étude, bien que les microplastiques soient présents dans de nombreux aliments, le blanc de poulet, la côte de porc et le tofu en contiennent moins.
Considérez les matières de vos vêtements
Selon Kizzy Charles-Guzman, PDG du Center for Environmental Health, les vêtements constituent une source majeure de nanoplastiques dans nos cours d’eau et nos voies respiratoires. Elle ajoute qu’« environ 70 % de tous nos vêtements sont fabriqués à partir de matières plastiques ».
Cela inclut le nylon, le polyester, l’acrylique et les autres fibres synthétiques – tout ce qui n’est pas une fibre naturelle comme la laine, le coton et le lin.
« Lorsque ces textiles sont fabriqués, que vous les lavez, que vous les portez et que vous les séchez, ils libèrent de minuscules fibres de plastique dans l’eau et dans l’air », explique Kizzy Charles-Guzman. Ces microplastiques sont trop petits pour être filtrés dans les stations d’épuration et finissent donc dans nos cours d’eau.
« Pour limiter notre exposition, il faut que le consommateur choisisse des matières naturelles chaque fois que c’est possible – coton, lin, laine – qui sont vraiment les meilleurs produits pour réduire la pollution par les microfibres plastiques », précise-t-elle.
Préférez les contenants alimentaires en verre et les gourdes
« Les récipients alimentaires et les plats à emporter sont un problème majeur », selon Jamie Alan. « Les emballages en plastique peuvent rejeter des nanoplastiques dans nos aliments », explique la professeure.
Lorsque vous mangez votre repas, vous risquez donc d’introduire ces microplastiques dans votre organisme. Le passage au micro-ondes de ces récipients est particulièrement nocif, car ils libèrent encore plus de microplastiques lorsqu’ils sont chauffés.
« Si vous pouvez vous procurer un récipient en carton ou quelque chose qui n’est pas en plastique, c’est très bien », explique Jamie Allan. Vous pouvez également opter pour des récipients en verre.
Enfin, les bouteilles d’eau en plastique sont polluantes et à l’origine de microplastiques, selon Jamie Alan. Mieux vaut donc opter pour des gourdes réutilisables en métal ou en verre.
Mais la réalité est que malgré vos efforts, les vrais changements pour combattre les microplastiques ne peuvent pas s’opérer à votre niveau. « La principale chose à faire, et c’est la réponse la plus ennuyeuse… c’est un changement systémique », explique Kizzy Charles-Guzman. « Ce que nous devons faire, c’est que les gouvernements et les entreprises doivent travailler ensemble pour mettre fin à la pollution et reformuler les produits pour qu’ils ne contiennent plus de produits chimiques nocifs. »
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