Les publicités pour la malbouffe incitent les enfants à manger davantage, selon une étude
NUTRITION – Il suffit d’une exposition de cinq minutes par jour à des publicités faisant la promotion d’un nouveau burger, d’une chaîne de pizzeria ou d’une boisson sucrée pour que cela ait des effets néfastes sur les enfants. Et ce, que ces publicités aient été diffusées à la télévision, sur les réseaux sociaux ou en préambule d’un épisode de podcast.
C’est la conclusion alarmante d’un essai croisé randomisé, dont les résultats sont présentés au Congrès européen sur l’obésité (ECO), qui se tient cette année à Malaga, en Espagne, du 11 au 14 mai.
Selon ses auteurs, les enfants de 7 à 15 ans ayant vu ou entendu des publicités concernant des produits riches en graisses saturées, en sucre et/ou en sel consomment en moyenne 130 calories supplémentaires par jour, soit l’équivalent de deux tranches de pain.
Plus 130 calories consommées en moyenne
L’étude a porté sur 240 volontaires âgés de 7 à 15 ans, tous issus d’écoles du comté de Liverpool, au Royaume-Uni. À deux reprises, les chercheurs ont montré aux enfants des publicités pour de la malbouffe, puis des publicités non alimentaires. Ils leur ont ensuite offert en guise de collation des raisins ou des carrés de chocolat, puis un déjeuner composé d’une gamme de plats sains, à la fois salés et sucrés.
L’étude a révélé qu’après une exposition aux publicités pour de la malbouffe, les enfants avaient consommé une collation plus calorique (+58,4 kcal en moyenne) et un déjeuner plus conséquent (+72,5 kcal supplémentaires) qu’après une exposition à des publicités non alimentaires. Soit une consommation supplémentaire de 130,90 kcal.
Fait intéressant, cet apport calorique était le même qu’il s’agisse de publicités concernant des aliments spécifiques ou des publicités pour des marques de fast-food. Par ailleurs, les enfants ont eu tendance à manger plus gras, plus sucré et plus salé et ce, qu’importe le type de publicité auquel ils ont été exposés : à la télévision, sur les réseaux sociaux, lors d’écoute de podcast ou sur des panneaux d’affichage. Enfin, aucune différence notable dans le statut socio-économique des parents n’a été constatée, puisque tous les enfants étaient sensibles au marketing publicitaire pour les aliments non sains.
Des pubs qui façonnent les habitudes alimentaires
Pour Emma Boyland, chercheuse en psychologie à l’Université de Liverpool et autrice principale de l’étude, ces résultats montrent que « même une brève exposition au marketing d’aliments riches en matières grasses, en sel et en sucre peut entraîner une surconsommation de calories et potentiellement une prise de poids, en particulier chez les jeunes, plus sensibles à la publicité et dont les habitudes alimentaires influencent leur santé tout au long de leur vie. »
« Nous avons également montré que les enfants ne mangent pas seulement plus immédiatement après la publicité alimentaire, mais qu’ils mangent également plus au déjeuner, quelques heures après avoir vu la publicité », ajoute dans un communiqué la professeure, qui souhaite désormais que ces nouvelles informations puissent contribuer « à l’élaboration de politiques urgentes et restrictives de marketing alimentaire susceptibles de protéger la santé des enfants ».
En France, selon la Haute Autorité de santé, 17 % des enfants et adolescents de 6 à 17 ans sont en surpoids, et 4 % sont en situation d’obésité.
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