Santé

L’Ordre des médecins ne croit pas franchement aux boxes de téléconsultations de la SNCF

SANTÉ – Un projet de lutte contre les déserts médicaux ? L’Ordre des médecins n’est franchement pas convaincu et exprime même « sa très profonde inquiétude ». Le communiqué paraît quelques jours après l’annonce du projet de la SNCF d’installer des espaces de téléconsultation dans les gares de zones où l’accès au soin est insuffisant.

Ces espaces installés en collaboration avec Loxamed, une société de construction spécialisée dans la mobilité médicale, permettraient aux voyageurs de consulter un médecin en attendant leur train.

« La SNCF se trompe de priorité »

L’Ordre des médecins est pourtant catégorique. Dans un communiqué intitulé « la SNCF se trompe de priorité », il affirme que « cette proposition va détourner des professionnels de santé, qui seront ainsi moins disponibles pour exercer dans les territoires les plus vulnérables ». L’institution conseille plutôt fermement à la SNCF « d’améliorer la desserte ferroviaire des territoires les plus enclavés » pour favoriser les installations de professionnels de santé.

Pour l’Ordre des médecins, ce projet signe par ailleurs un nouveau pas vers la « financiarisation » du système de santé. L’institution s’interroge aussi quant au choix de l’Assurance Maladie « de favoriser par son remboursement la téléconsultation, par rapport à l’exercice habituel des médecins ».

Un infirmier présent dans tous les boxes

Les espaces de téléconsultation de la SNCF doivent être installés dans environ 300 gares d’ici 2028. La SNCF a indiqué qu’un infirmier serait toujours présent sur place, et que chaque patient « sera examiné à distance par un médecin exerçant sur le territoire français ».

La société de construction Loxamed prévoit de s’adresser aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) pour trouver les infirmiers et les médecins libéraux qui assureront les téléconsultations.

Le syndicat de médecins UFML (Union française pour une médecine libre) a lui aussi vivement dénoncé l’initiative de la SNCF et de Loxamed, y voyant un nouvel exemple de développement d’une « médecine low cost très lucrative » pour les entreprises.

« Il ne peut y avoir de bonne médecine faite de consommation presse-bouton à distance d’un médecin qui ne connaît pas le patient », a critiqué le syndicat.

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