On vous explique ce que fait ce stérilet géant sur la place de la République à Paris
CONTRACEPTION – Impossible de passer à côté. Un immense stérilet, haut de six mètres, a été installé ce mardi 18 novembre sur la place de la République, à Paris. L’œuvre, baptisée « Freeda Womb », est une création du programme Countdown 2030, soutenu par l’ONU et engagé pour défendre l’accès universel à la planification familiale. Elle a déjà voyagé dans trois capitales européennes ces dernières semaines, Berlin, Bruxelles et Copenhague, et rejoindra Londres dès mercredi.
« Freeda Womb n’est pas qu’une simple œuvre d’art. Elle est un symbole de la liberté de décider de notre propre corps, de notre avenir, de notre vie. Car aujourd’hui, cette liberté est menacée », indique sur son site Countdown 2030. L’organisation pointe notamment du doigt les conséquences de la politique menée par Trump.
En effet, le président américain a ordonné mi-juillet la destruction d’un important stock de contraceptifs retenus en Belgique. Ces produits avaient été achetés par l’USAID sous la présidence de Joe Biden pour être distribués aux femmes dans les pays les plus pauvres du monde, en particulier en Afrique subsaharienne. Mais le programme de distribution a été stoppé net par les coupes drastiques décidées par l’administration Trump dans l’aide humanitaire, ainsi que par sa politique anti-avortement.
La décision de détruire ce stock avait suscité un tollé parmi les ONG et les associations féministes, notamment en France, où les contraceptifs devaient être incinérés. Un bras de fer oppose également Bruxelles et la Maison Blanche depuis des mois : en septembre, plusieurs députés européens ont appelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à intervenir « de toute urgence » pour empêcher la destruction de ces contraceptifs américains stockés en Belgique.
20 camions de contraceptifs laissés périmer
Début novembre, la Belgique avait finalement indiqué qu’une grande partie du stock avait été entreposée dans un entrepôt inadapté et n’était donc plus utilisable. Le ministre flamand de l’Environnement, Jo Brouns, a indiqué que les injections et autres moyens de contraception contenus dans 20 des 24 camions étaient périmés.
« En Belgique, des contraceptifs financés par les États-Unis d’une valeur de 9,7 millions de dollars sont laissés à périmer – un gaspillage cruel et évitable qui pourrait répondre aux besoins de 1,4 million de femmes et de filles en Afrique », déplore Countdown 2030. Les dispositifs médicaux tels que les seringues, ainsi que l’intégralité des quatre cargaisons encore conservées, sont encore utilisables.
« Nous méritons tous la liberté de choisir d’avoir des enfants », renchérit le programme Countdown 2030. Au-delà de la politique de Donald Trump, l’organisation dénonce aussi les « restrictions budgétaires des donateurs européens », qui mettent en péril l’accès à la contraception « pour des millions de femmes ». Elle rappelle ainsi qu’à travers le monde, 257 millions de femmes déclarent vouloir utiliser une contraception moderne mais n’y ont pas accès.


