Santé

Pas de risque de cancer supplémentaire pour les enfants nés d’une PMA, rassure cette étude

SANTÉ – Les enfants nés grâce à une procréation médicalement assistée ne développent pas plus de cancer que les autres. Seul un léger risque supplémentaire de leucémie a été observé, souligne une large étude parue ce vendredi 3 mai, dans la revue JAMA Network Open.

Cette étude, qui porte sur plus de 8,5 millions d’enfants nés en France entre 2010 et 2021, est l’une des plus grandes menées à ce jour sur le sujet. À la manœuvre, des scientifiques de l’Inserm et du groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE (ANSM/Cnam), rejoints par des experts de la procréation médicalement assistée. Alors que le premier « bébé-éprouvette » est né en février 1982, l’INED estimait à près de 4 % en 2019 la proportion d’enfants conçus via une PMA cette année-là.

« Une légère augmentation du risque de leucémie »

L’idée était de comparer le risque de cancer des enfants conçus sous PMA à celui des autres enfants. « Les techniques de PMA sont assez récentes et de nombreuses études ont montré jusqu’ici des résultats assez hétérogènes, il fallait compléter les informations existantes », a indiqué à l’AFP Rosemary Dray Spira, épidémiologiste et directrice adjointe chez EPI-PHARE.

Les scientifiques ont exploité les données du Système national des données de santé. Les enfants de la cohorte ont été suivis jusqu’à un âge médian de 6,7 ans. Parmi eux figuraient 260 236 enfants (3 %) conçus par PMA. Au cours de ce suivi, 9 256 enfants dont 292 enfants conçus par PMA ont développé un cancer. Le risque de cancer, tous types confondus, n’était pas plus élevé chez ces enfants que chez ceux conçus naturellement, relève l’étude.

Toutefois, « une légère augmentation du risque de leucémie a été observée » chez les enfants conçus via une fécondation in vitro (FIV). « Sur 20 000 enfants entre 0 et 10 ans, environ 10 seront atteints d’une leucémie dans la population générale ; d’après notre estimation, pour les enfants nés par FIV, on en aura entre 13 et 14, le risque supplémentaire est donc très rare », a souligné Rosemary Dray Spira.

Mortalité infantile plus élevée pour l’ensemble des bébés

À titre de comparaison, le risque de mortalité infantile est plus élevé pour l’ensemble des bébés : 74 décès sont comptabilisés pour 20 000 naissances. Pour le moment, les scientifiques ne sont pas en mesure d’expliquer si la légère hausse observée est « liée aux techniques de l’AMP [Assistance Médicale à la Procréation, ndlr] elles-mêmes, aux facteurs d’infertilité parentaux ou au cumul des deux », a reconnu Patricia Fauque, responsable du Centre d’AMP de Dijon.

L’identification des mécanismes sous-jacents de cette augmentation devra faire l’objet de nouvelles recherches, ont reconnu les chercheuses. « Notre préoccupation est de comprendre de mieux en mieux les déterminants de la survenue de ces cancers », a ainsi affirmé Jacqueline Clavel, directrice de recherche Inserm.

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