Plusieurs ministres visés par une plainte d’UFC-Que Choisir dans l’affaire Nestlé
SANTÉ – Nouveau rebondissement dans l’affaire des eaux minérales Nestlé. L’association UFC-Que Choisir a annoncé ce mardi 3 juin avoir lancé plusieurs actions en justice face à ce qu’elle qualifie de « scandale » des eaux minérales Nestlé via une assignation en référé et deux dépôts de plainte, dont une plainte contre plusieurs ministres. L’organisation dénonce l’« immobilisme » des pouvoirs publics.
Dans un communiqué, l’association de défense des consommateurs indique avoir déposé plainte auprès de la Cour de Justice de la République contre l’actuelle ministre de la Transition écologique et ancienne ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, et les anciens ministres Roland Lescure (Industrie), Aurélien Rousseau (Santé) et Agnès Firmin-le-Bodo (Santé), « afin que le rôle de l’État, et en particulier du pouvoir exécutif, soit pleinement analysé ».
L’association a également porté plainte, au pénal, contre Nestlé Waters pour « des faits susceptibles de constituer des pratiques commerciales trompeuses, falsifications aggravées et tromperies aggravées ».
« Tromperie »
Début 2024, des articles de presse ont révélé l’utilisation au cours d’années précédentes de traitements interdits (ultraviolets, charbon actif) sur des sites d’embouteillage de Nestlé Waters pour, selon la filiale du groupe suisse qui rassemble notamment les marques Vittel, Perrier et Contrex, « assurer la sécurité sanitaire » des eaux. Or une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques.
Une procédure judiciaire est déjà en cours à Paris après des plaintes d’associations de défense des consommateurs pour « tromperie » visant Nestlé Waters et son concurrent Sources Alma (marques Cristaline, St-Yorre, Vichy Célestins…).
Mi-mai, un rapport d’une commission d’enquête sénatoriale a estimé que ces traitements ont fait l’objet d’une « dissimulation par l’État ».
L’UFC-Que Choisir affirme par ailleurs avoir saisi le Tribunal judiciaire de Nanterre via un référé d’heure à heure, une procédure accélérée qui permet d’assigner quelqu’un à comparaître dans un délai très bref, afin d’obtenir des mesures provisoires « de retraits du marché et de rappel de produits », « d’interdiction de commercialisation » et « la cessation des tromperies concernant ces eaux Perrier présentées comme “minérales naturelles” ». « L’audience est prévue au début du mois de juillet », indique le communiqué de l’association.