Pour protéger les nourrissons de la coqueluche, l’entourage doit aussi être vacciné
SANTÉ – Agir plut tôt, et plus souvent. Voici la ligne directrice des nouvelles recommandations faites ce lundi 22 juillet par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour protéger les nourrissons de la coqueluche. Face à une résurgence de la maladie, les experts élargissent les recommandations vaccinales, notamment pour les femmes enceintes.
Depuis début 2024, la France connaît « une forte augmentation du nombre de contaminations » par cette infection et « au moins 17 décès, dont 12 chez des nourrissons âgés de 2 mois et moins », alerte la Haute Autorité de Santé dans un communiqué. « Il faut resserrer les mailles de la vaccination pour protéger le plus efficacement les nourrissons », déclare à l’AFP Anne-Laure Crémieux, membre de la commission technique des vaccinations de la HAS.
Inciter l’entourage à la revaccination
Pour mieux protéger les bébés face à ce « contexte épidémique préoccupant », toutes les personnes en contact proche avec un nourrisson de moins de six mois devraient recevoir un rappel « si son dernier vaccin contre la coqueluche date de plus de 5 ans », délai après lequel s’estompe l’efficacité du vaccin, explique le communiqué. « Un vrai problème de revaccination » de l’entourage qu’avait déjà souligné Philippe Sansonetti, professeur émérite à l’Institut Pasteur et au Collège de France, en juin dernier à l’AFP.
Ces recommandations visent d’abord à réduire le risque de forme grave de la coqueluche chez les nouveau-nés et nourrissons. « Ce n’est pas acceptable de revoir ça en France aujourd’hui », avait déclaré Philippe Sansonetti. Même si le vaccin contre la coqueluche est obligatoire à 2 et à 4 mois (avec un rappel à 11 mois), les nourrissons sont trop jeunes pour être protégés.
Une incitation qui tient aussi pour les femmes enceintes. En France, la vaccination à partir du deuxième trimestre de grossesse et au plus tard un mois avant l’accouchement est recommandée depuis 2022 en France. Elle reste « la mesure la plus efficace pour protéger le nourrisson dès la naissance(…) », d’après la HAS, à l’unisson des spécialistes.
Trop peu de femmes enceintes vaccinées
Mais cette mesure est encore « encore insuffisamment appliquée en France », déplore l’autorité sanitaire. À défaut de vaccination pendant la grossesse, il est important que la jeune mère le fasse avant sa sortie de la maternité, ajoute la HAS.
Il faut aussi « ne pas différer la primo-vaccination des nourrissons dès qu’ils sont en âge d’être vaccinés, à partir de 2 mois – y compris si la maman a été vaccinée pendant sa grossesse », note Anne-Laure Crémieux.
La coqueluche, maladie virale hautement contagieuse, est souvent bénigne, mais peut entraîner des complications graves, respiratoires et neurologiques, parfois mortelles chez les bébés.
La vaccination contre la coqueluche fait partie des vaccins obligatoires du nourrisson en France. Outre les rappels à 6 ans puis entre 11 et 13 ans, un autre est prévu à 25 ans, puis à tout âge pour les adultes en projet parental ou en contact rapproché avec les bébés.
La HAS proposera, « dans un second temps et en dehors de la situation d’urgence, une actualisation de la stratégie vaccinale contre la coqueluche au regard des nouvelles données disponibles ».
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