Quels sont les effets du changement d’heure sur vos enfants et comment les prévenir ?
HORLOGE BIOLOGIQUE – Qu’il s’agisse d’avancer ou de reculer nos montres d’une heure, le changement d’heure est souvent redouté par les parents en raison des conséquences qu’il peut avoir sur le sommeil de leurs enfants.
Car même si ce décalage semble minime, les parents craignent qu’il perturbe l’horloge biologique de leurs bambins, ce qui pourrait avoir une incidence sur leur rythme de sommeil durant plusieurs jours. Quels sont réellement les effets de cette transition sur le métabolisme des enfants ? Et comment les aider à s’y adapter en douceur ? Nous avons posé la question au Dr Julie Salomon, pédiatre à l’hôpital Necker-Enfants Malades et directrice médicale de la plateforme Qare.
Un impact relatif sur le sommeil
Tout d’abord, le Dr Salomon tient à rassurer les parents : l’impact du passage à l’heure d’hiver est en réalité « très modeste » car il ne s’agit que d’une heure de décalage, qui est donc facilement assimilable par l’organisme. Et les parents de tout petits enfants sont souvent épargnés par les effets indésirables du changement d’heure. « Dans leurs tout premiers mois de vie, les nourrissons ne sont pas trop impactés car leur rythme de sommeil n’est encore pas bien réglé », explique la pédiatre.
En revanche, les enfants âgés de 6 mois à 2 ou 3 ans sont plus sensibles à cette variation d’horaire, car elle perturbe leur horloge interne. Celle-ci se synchronise en fonction de l’exposition à la lumière pour envoyer à l’organisme des signaux d’éveil et de sommeil. Or, quand on gagne une heure lors du passage à l’heure d’hiver, notre corps reste, encore pendant quelques jours, réglé sur l’ancien horaire.
Chez les enfants, ce décalage momentané va surtout impacter leur sommeil, notamment s’ils se réveillent à la même heure que d’habitude mais se couchent une heure plus tard le soir. « Ce retard de sommeil peut entraîner, même à l’échelle relative d’une heure, une somnolence plus marquée et un besoin d’aller à la sieste plus tôt », détaille le Dr Salomon. Encore peu habitués à ce nouvel horaire, « les enfants risquent de piquer du nez dans leur assiette ou de s’endormir sur leur biberon le soir ». Cette fatigue est encore amplifiée durant les premiers jours suivant le changement d’heure s’ils ont des horaires imposés, comme ceux de la crèche ou du centre aéré, et qu’ils ne peuvent donc pas se reposer davantage pour récupérer.
Les ados ne sont pas en reste, en particulier ceux « qui ont des difficultés d’endormissement ou qui s’endorment tard le soir », ajoute le Dr Salmon. « Le changement d’heure va encore décaler leur rythme de sommeil. »
Une adaptation en douceur au nouvel horaire
Si l’horloge interne des enfants finit évidemment par se réguler en l’espace de deux ou trois jours, le Dr Salomon met surtout en garde les parents contre un « effet cumulatif ». « Le problème de l’heure d’hiver, c’est qu’elle survient à une période de l’année où les infections sont courantes et où la faible luminosité peut aussi affecter l’humeur. Beaucoup de petits ne dorment déjà pas bien parce qu’ils sont malades. Le changement d’heure accroît leur risque d’être plus irritables, plus malades et plus fatigués. »
Certains enfants à besoins spécifiques, et notamment ceux qui ont des troubles du spectre autistique, peuvent par ailleurs avoir besoin de temps supplémentaire pour s’adapter à la nouvelle heure. « Ce sont des enfants très attachés à la régularité des horaires et tout ce qui va changer leurs habitudes va les perturber », souligne le Dr Salomon. Il est donc important de les préparer au passage à l’heure d’hiver ou d’été « en leur expliquant que l’on va progressivement décaler leur heure de lever ». « Plus on va leur expliquer et anticiper, mieux ce sera », insiste la pédiatre.
Cette anticipation vaut d’ailleurs pour tous les enfants. Le Dr Salomon recommande de décaler progressivement d’un quart d’heure l’heure du coucher pour que la transition vers l’heure d’hiver soit la plus douce possible. « Si vous faites cela deux jours avant le changement d’heure, et deux jours après, cela passera inaperçu », conclut-elle.
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