Qu’est-ce que le cancer de la thyroïde, que Laura Felpin appelle son « cancer pépouze » ?

CANCER – « Je pense bien à ceux et celles qui se battent depuis toujours, car moi j’ai vraiment ce qu’on appelle un cancer pépouze, apparemment j’ai plus de chance de me faire percuter par un bus que de mourir de ça. » Sur Instagram, Laura Felpin est revenue sur l’annonce de son cancer de la thyroïde, en se voulant rassurante.

« J’ai partagé mon expérience avec le cancer de la thyroïde très simplement, parce que je n’ai pas su répondre autre chose que la vérité au moment où on parlait de ça », écrit-elle, relativisant un peu la gravité de la situation. « Ce que je vis n’a rien d’extraordinaire et c’est sûrement ce que j’ai voulu dire par là en deux phrases dans cette interview : la maladie fait partie de la vie, et c’est un peu la mienne en ce moment, et celle de tellement de gens », a-t-elle précisé.

La comédienne et humoriste de 35 ans, à l’affiche de bref.2, avait révélé être atteinte d’un cancer de la thyroïde, dans une interview pour GQ publiée le 31 mars. Elle était notamment revenue sur les conséquences de la maladie sur sa santé mentale et sur ses choix professionnels : « Je fais face à une forme d’épuisement. Je dois faire attention à moi. Ça déprime beaucoup d’être fatiguée. »

Guérison dans 80 à 90 % des cas

Mais elle a tenu à rassurer sur son état en parlant de « cancer pépouze ». Comme le précise le site de l’Assurance Maladie, les cancers thyroïdiens « ont une évolution favorable le plus souvent, avec guérison dans 80 à 90 % des cas ». La thyroïde est une glande située dans la partie basse du cou, en dessous du larynx. Sa fonction principale est la sécrétion d’hormones.

La présence d’une boule au niveau du cou ou d’une compression peuvent révéler l’existence d’un « nodule thyroïdien », qu’il faut analyser. « Ces nodules sont très fréquents et bénins dans plus de 90 % des cas », précise l’institut Gustave Roussy, ce que confirme auprès du HuffPost le Dr Nathaniel Scher, oncologue radiothérapeute au centre de traitement des cancers HORG et à l’Institut Hartmann.

« Il y a plusieurs types de cancers de la thyroïde et il est en général peu agressif, explique le spécialiste en santé intégrative. Le moins agressif s’appelle le carcinome papillaire et il représente environ 4 cas sur 5. C’est un cancer de croissance lente, avec de très bons pronostics, qui récidive très très peu et métastase très peu. » Les autres types de cancers de la thyroïde, comme le carcinome médullaire ou le carcinome anaplasique, sont beaucoup plus rares mais plus agressifs.

Des cancers trois fois plus fréquents chez la femme

Ces cancers sont trois fois plus fréquents chez la femme que chez l’homme, diagnostiqués surtout entre 40 et 60 ans, et sont en forte augmentation depuis 30 ans. Grâce aux nouvelles technologies, notamment en imagerie, on les détecte beaucoup plus. « Chez les jeunes, il n’y a pas de fréquence plus importance, mais on a plus de diagnostics », souligne le Dr Scher. « Les facteurs de risque peuvent être une exposition aux radiations dans l’enfance, l’obésité et de rares cas de maladies génétiques », ajoute-t-il.

Quand il y a une suspicion de nodule, on fait une échographie du cou, qui peut conduire à une ponction du nodule et des dosages biologiques, afin de définir le type de cancer de la thyroïde. Le traitement dépend du type de cancer et de son développement. « Les petits cancers papillaires, peu agressifs, on peut simplement les surveiller, détaille-t-il. On peut avoir recours à une chirurgie partielle de la thyroïde, un traitement à l’iode radioactif ou à de nouvelles thérapies ciblées, en fonction de la mutation tumorale qui est retrouvée. »

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